Padang

Le départ de Bukittinggi s’est fait dans une brume peu commune, mais on commence à s’y habituer.

Nous voyagerons dans un van confortable pour aller à Padang.

En 3 heures nous atteindrons la ville. La route est belle, et nous admirons toujours le paysage fait de forêts et encore des forêts,  Sumatra est un vaste territoire couvert de jungle.

L’arrivée à Padang est absolument étouffante, la température doit être d’au moins 40°, et la brume est très importante aussi.

Cette ville n’a rien de bien intéressant, mais il fallait la rejoindre afin d’avoir un avion pour Banda Aceh, au nord de Sumatra.

Le lendemain de notre arrivée à Padang nous avons rencontré un couple de Français qui connaissent bien Padang, ils nous ont dit que le Volcan Mérapi avait « grogné » un peu, ce qui justifiait cette brume incroyable.

Nous ne garderons pas un souvenir impérissable de cette mégalopole.

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Bukittinggi

Nous nous sommes longtemps  posé la question, du « comment allons nous nous rendre à Bukittiggi ? »

Oui, en effet cette ville, à 500 kilomètres du lac Toba, est assez difficile d’accès. Il est possible  de prendre  un van, ou un bus. Le bus ou le van mettent 15 heures pour ce trajet. La seule route qui traverse du nord au sud est la Trans Sumatra, High way, est en fait une minuscule route qui passe dans la jungle et ceux  qui l’ont empruntée, raconte que c’est un peu l’enfer. Certain ont mis jusqu’à 18 heures. Ça nous fait donc un peur de se lancer.

Il y a bien une autre solution, c’est l’avion. Mais ça veut dire qu’il faut repartir sur Medan, prendre un avion pour Padang et ensuite remonter sur Bukittinggi. Au total ça fait autant d’heures de voyage. Nous avons donc opté pour le gros bus.

Nous serons satisfaits de notre choix. Le bus de marque Mercedes est assez confortable,  il y a beaucoup de place entre les sièges et ils se baissent en couchette. Nous sommes  donc assez confiants.

Deux chauffeurs se relaient et 3 assistants. Nous auront eu la chance de ne pas avoir  à recourir à eux. Nous avons lu des  récits de voyage racontant que parfois le bus doit passer dans des conditions extrêmes, falaise éboulée, ou énormément d’eau sur la route. Les assistants sont là pour guider le chauffeur quand ils doivent faire des manœuvres périlleuses.

Ces chauffeurs sont très doués, car faire passer un bus touristique de 40 places sur une minuscule route et souvent défoncée relève de l’exploit. Nous nous sommes arrêtes 3 fois  pour manger et pour satisfaire les besoins naturels. De la route nous n‘aurons pas vu  beaucoup le paysage, car dès 19 heures il fait nuit et le soleil se lève à 6 heures environ. Nous savons seulement que nous avons traversé énormément de forêts.

C’est un peu avant Bukittinggi que nous passerons la ligne de l’équateur

Arrivés à bon port, nous avons pris possession de notre chambre  d’hôtel et avons cherché à louer une moto pour le lendemain. Bukittinggi   est située à 940 mètres d’altitude si bien qu’il ne fait  pas vraiment chaud, c’est agréable. 28 ° le jour et 18° la nuit.

C’est une grande ville grouillante d’activité, ses marchés sont importants, son trafic routier également. Ses habitants sont à majorité musulmane,  le Muezzin  appelle ses  sujets plusieurs fois par 24 heures.

Les alentours de cette ville sont intéressants, car en altitude les paysages sont beaux, dommage que cette satanée brume gêne la vue. Bukittinggi est entouré de 3 volcans. Les rizières sont nombreuses, les caféiers, la cannelle, la girofle, le manioc.

Avec le manioc on fait des chips de toutes les couleurs, les indonésiens adorent ça. La culture de l’arachide est importante, les vendeurs de cacahuètes sont nombreux au  bord de la route.  Nous avons dégusté d’excellentes cacahuètes bien croquantes et bio, selon les petits vendeurs.

Un p’tit clin d’œil à  notre ami Julien.

Cette région a une particularité concernant la société.

Les Minangkabau, dont les belles maisons  ave un toit en forme de corne de buffle (mais différentes de celles des Batak ou des Toraja) abritent des familles matrilinéaires, c’est à dire que tout appartient aux femmes de la famille, et que même lors du mariage, ce sont les hommes qui changent de nom. Jamais un homme ne peut hériter de sa famille. Chouette pour les femmes, non ?

Aux alentours de Bukittinggi nous avons pu voir travailler les sculpteurs sur bois.

Les gens sont toujours aussi sympas, on nous guide quand on ne connaît pas notre route. Et quand on est dans un bled  perdu au  bout du monde, on fait la Une du jour, on a un attroupement de gens autour de nous, c’est très rigolo, et souvent on arrive à discuter un peu, avec les mains.

Nous avons descendu jusqu’au lac Manijau, qui paraît il est une petite merveille de la nature, mais là encore, quand on s’arrêtait à un panorama, c’était la brume qui  nous empêchait de faires des photos.

Pour atteindre ce lac, à 500 mètres d’altitude alors que Bukittinggi est à 940 mètres, on doit prendre une succession de 44 virages, tous sont numérotés.

Cette route est vraiment très sympa, mais le trafic y est assez important.

Un autre coin bien sympa aussi, c’est la vallée d’Harau, ce petit village coincé entre deux parois rocheuses, est fertile. A la saison des pluies une chute d’eau de 120 mètres descend de la falaise. Nous n’en avons  vu que des photos….car il fait très sec en ce moment.

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Le Lac Toba

Nous quittons Jeff et Sue presque à regret, tant ils nous ont choyé.

Nous leur avions confié le soin de réserver le  bus et un hôtel pour le  lac Toba, à 6 heures  de Bukit Lawang

Le lac Toba est le plus grand lac volcanique du Sud Est asiatique, 100 kilomètres de long, 30 kilomètres de large et une profondeur allant jusqu’à  505 mètres.

Il est le résultat d’un séisme qui a eu lieu voici  35 000 ans.

Sur ce lac, l’île de Samosir, où nous résiderons. En réalité, ça n’est pas tout à fait une île car un petit isthme étroit relie Samosir à Sumatra.

Dans cette région vivent les Bataks, un peuple, autrefois animistes, et farouchement belliqueux. Ils étaient toujours en guerre .Cannibales, ils se devaient de manger la chair de leurs ennemis. Ces rites ont perdurés jusqu’en 1816.

De nombreux colonisateurs Américains et Européens périrent sous les flèches des Bataks, jusqu’au jour où un missionnaire Allemand, du nom de Nommensen vint à son tour en évangélisateur. Il s’avère qu’il eut la vie sauve car son arrivée coïncida avec une récolte  exceptionnelle. Le roi Sidabutar  accepta d’intégrer la foi chrétienne aux croyances de sa communauté animiste.

Maintenant les Bataks sont plutôt protestants mais conservent  des rites animistes.

Leurs maisons sont belles, les toits sont en forme de cornes de buffles, ça nous rappelle un peu la culture Toraja. D’ailleurs les Bataks  exposent les tombeaux de leurs proches au milieu des rizières, ou sur une colline, de façon à ce qu’ils soient vus. Ils ont la forme d’une maison batak accompagnés d’une croix blanche.

Aujourd’hui, on a bien du mal à penser que leurs ancêtres furent des  guerriers féroces, car ils sont calmes et accueillants.

 

Après avoir eu une chambre, les pieds dans l’eau de mer, puis une autre en bord de rivière, nous sommes à 10 mètres du lac, très très bien placés.

Ce matin au réveil, il pleut et les locaux nous disent que c’est pour la journée. Alors, nous en profitons pour mettre le blog à jour, l’après midi nous prenons le scooter car la pluie a cessé.

Nous découvrons de très beaux villages, les maisons Bataks sont imposantes, de véritables chefs d’œuvre architecturaux. Au cours de ces quatre jours passés dans la région du lac, nous aurons  le temps d’apprécier la gentillesse des gens, par ailleurs nous trouvons que ce coin est particulièrement pauvre. Nous  profiterons du rire  des enfants qui nous accueillent dans les villages.

Lors d’une balade en scooter, nous nous sommes arrêtés un moment pour chanter avec eux, un bon moment de rigolade. Ils aiment apprendre des mots d’anglais et se délectent à les répéter.

Les rizières sont nombreuses et éclatantes par leur vert pomme, les caféiers sont actuellement en fleurs et au passage, nous embaument de leur parfum, dommage que nous ne puissions pas joindre un peu de leur fragrance car vraiment c’est trop bon.

Les Bataks cultivent également le manioc et les  cacaoyers. Il y a un peu d’élevage de buffles. Sur le lac on voit de nombreuses piscicultures de carpes, notamment.

Au cours de nos balades en scooter nous avons profité de quelques mariages. Etonnés de voir les mariés très sérieux à l’église, sans un sourire, nous avons demandé pourquoi il « faisaient la tête ».

On nous a répondu que lors de la célébration à l’église ils ne devaient pas sourire, mais après lors du repas, ils seraient très souriants.

 

Un seul bémol à ces belles escapades autour du lac Toba : Les déchets.

Ici, les notions d’hygiène sont certainement le dernier souci des habitants. Tout le long des routes, ou des pistes, on trouve du plastique. Le soir chacun fait son petit feu devant sa maison et y jette les détritus de la journée, papier, plastique, déchets ménagers, etc……..C’est un vrai fléau.

Sumatra brûle sans arrêt. On nous a dit  que la jungle brûle souvent, les volcans ici sont nombreux et d’ailleurs le Sinabung, qui est à 100 kilomètres, s’est réveillé en Octobre dernier et actuellement il est toujours en éruption, on constate une brume  importante qui serait liée aux  dispersions de cendres, sur Bukit Lawang et le lac Toba.

Et puis, les Sumatriens fument aussi, énormément, certains nous ont dit  que c’était culturel. Bon d’accord, ça n’est pas la fumée de cigarette qui plombe l’atmosphère, mais ça y contribue.

Du coup, on aurait pu faire des photos superbes du lac et des environs, mais la brume permanente ne le permettait pas, dommage.

Ah, un fait spécifique au Lac Toba, ici, on peut consommer des champignons hallucinogènes en toute  légalité, si bien que les restaurants proposent des « omelettes magic mushroms ». Nous n’avons pas osé tester.

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