Kengtung

Il est 7 heures, nous quittons notre jolie petite guest house, les moines sont en longues colonnes dans les rues de la ville pour faire l’aumône. Chaque habitant donne tous les jours de la nourriture pour leurs repas de midi.

Sur la route qui mène à l’aéroport de Heho, nous croisons beaucoup de femmes qui partent aux champs, elles ont leur coupe coupe dans une main et dans l’autre leur gamelle pour le déjeuner, coiffées de leur grand chapeaux de paille et tout le visage maquillé de tanaka. Les bœufs tractent leurs charrettes vides. Il nous faut environ une heure pour arriver à l’aéroport de Heho qui ressemble plutôt à un petit aérodrome.

L’annonce pour l’embarquement est très rustique, elle se fait à l’aide d’un petit panneau porté par un garçon qui annonce au mégaphone le N° de vol en anglais incompréhensible et en Birman.

 Kengtung

Si pour réserver nos billets ce ne fut pas simple, eh bien pour y arriver non plus. Nous avons embarqué à l’heure prévue dans un ATR rutilant, les sièges sont en cuir et en très bon état. Après une petite heure de vol, l’avion se pose et Alain me dit que de gros avions doivent de poser ici, c’est bizarre. En effet, nous n’étions pas à Kengtung, mais à l’aéroport international de Mandalay.

Aussitôt j’appelle le steward et lui demande ce qui se passe puisque nous avions acheté nos billets pour Kentung. Il me répond qu’effectivement nous irons bien à Kentung, mais l’avion doit d’abord passer à Mandalay, puis Tachilek (la ville frontalière avec la Thaïlande) et enfin Kengtung. Nous étions rassurés. Si bien que nous avons fait 3 décollages et 3 atterrissages en très peu de temps.

Dans l’avion de Mandalay à Kentung, nous n’étions que 4 occidentaux, les autres étaient des asiatiques. En arrivant, nous avons fait la connaissance du jeune couple, Suisses. Ni eux ni nous mêmes ne savions que nous ferions des escales pour arriver ici. Bref, notre voyage s‘est tout de même très bien passé. A l’arrivée on nous attendait pour nous emmener à la guest house que nous avion réservée d’Inle. Les suisses ont demandé à profiter du tuk tuk pour aller à leur hôtel.

Quand nous sommes arrivés à la Guest House, nous avons été très déçus. Il n’y avait qu’un jeune homme pour nous accueillir et qui ne parlait pas un mot d’anglais. Nous lui avons demandé à voir la chambre, alors sans problème il nous a ouvert deux chambres aussi sales l’une que l’autre.

Nous avons annulé la réservation. Pendant ce temps la propriétaire est arrivée, nous lui avons dit que son hôtel ne nous plaisait pas, eh bien avec un grand sourire elle nous dit que cela n‘était pas grave si nous ne restions pas chez elle. Nous avons pris un taxi pour aller dans l’hôtel des suisses, plus cher mais nettement mieux.

Nous nous sommes donc organisés de suite pour obtenir nos vols pour Mandalay dans 3 jours, mais, le vendredi il n’y a pas de vol, alors nous repartirons le samedi. Puis nous avons fait un tour de ville, il y a des temples à tous les coins de rue. Les moines portent la robe safran. Dans cette région ils choisissent la couleur de leur robe soit rouge soit couleur safran.

En soirée nous avons retrouvé nos amis suisses afin d’organiser le trek du lendemain. Nous aurons un guide qui nous emmènera en montagne à la rencontre de tribus minoritaires.

Trek autour de Kengtung

Dès 8H30 nous sommes partis avec nos jeunes amis Suisses, en minibus, Notre guide a du prendre les permis délivrés par les autorités afin que nous puissions visiter les tribus, puis direction le marché où nous avons acheté notre repas du midi.

Nous avons roulé environ une heure dans des chemins de terre très cahoteux pour enfin arriver près d’un village de la tribu des Eng. Il a fallu marcher un peu pour atteindre le village. Nous avons été accueillis par des femmes, des enfants, des chiens et des cochons. Les maisons sont en bambous sur pilotis, couvertes soit de petites tuiles de terre séchée soit de chaume. Les femmes tissent des petites étoles qu’elles essaient de vendre aux quelques touristes de passage et les hommes vont aux champs. Chaque famille à environ 4 à 5 enfants, qui ne vont pas à l’école, personne ne sait lire dans ces tribus. Quelques personnes comprennent le Shan, le dialecte de l’état, mais en aucun cas le Birman.

Ils vivent tous très pauvrement, leurs seules ressources sont la culture du riz, des citrouilles des pois, des fèves et l’élevage de quelques bêtes. Les cochons sont nombreux ainsi que les chiens. Ces animaux figurent à leur alimentation. Nous avons vu de jeunes porcelets téter une chienne.

Puis, filant notre chemin, nous nous sommes rendus dans un autre village plus petit et plus difficile d’accès, ce sont des Akhas qui nous ont accueilli, leurs habits traditionnels diffèrent des précédents, les femmes fument la pipe. Tout comme dans le précédent village, les vieilles femmes étaient à la maison ; les jeunes et les hommes dans les champs. Dans ce village y est construite une église Baptiste, un prêtre local officie. Les akhas, ont été évangélisés mais sont néanmoins animistes. Ils arrivent à concilier toutes leurs croyances.

Le 3ème village que nous avons visité est Shan, beaucoup plus grand que les autres et plus riche, les maisons sont toujours en bambou mais plus grandes et les habitants ne portent plus le costume traditionnel.

Au cours de ce trek, nous avons visité deux monastères de novices. Ces enfants sont là pour un certains temps, selon le choix des parents. On peut être novice de quelques jours à quelques mois. Il est toujours de bon ton pour un bouddhiste d’avoir été moine quelques temps dans sa vie. Notre guide qui est Shan nous a expliqué qu’il y avait été deux fois à l’âge de Io ans, car sa mère avait pu l’allaiter avec ses deux seins, alors pour son équilibre psychologique et être en harmonie avec les préceptes bouddhiques il a du être deux fois novices.

2″’ jour à Kengtung

Ce matin nous prenons un tuk tuk en compagnie de nos amis Suisses que nous trouvons très sympathiques, pour nous rendre au marché. Il est immense et on y trouve de tout comme sur tous les marchés du Myanmar. Il n’existe que très peu de super marchés dans ce pays.

Nous ne verrons pas beaucoup de femmes habillées en tenues traditionnelles, et d’ailleurs nous remarquons que gens sont même habillés à l’occidentale, les jeunes portent tous des jeans et les filles des mini jupes. En fait cette ville est faite de contrastes.

Nous avons réservé un trek pour demain, avec Katrin et Marco, nos jeunes amis Suisses, nous irons rencontrer d’autres ethnies minoritaires. Le guide que nous avons pris nous a offert un tour de marche’ du soir et nous a expliqué ce que nous voyions sur les étals des marchands, ce qui fut fort intéressant.

Nous avons dîné avec Katrin et Marco dans un petit resto local, et avons passé une excellente soirée. Katrin nous a raconté l’un des ses nombreux voyages en solitaire dans le monde. En chine, par exemple où personne ou si peu de personnes parlent l’Anglais. Elle est aguerrie en ce qui concerne le voyage en solo, si bien que rien n’est insurmontable. Nous avons beaucoup ri.

Nous lui disions que nous étions étonnés du nombre de filles qui voyagent seules dans le monde. Elle a répondu que « c‘est justement parce que nous voyageons seules que nous faisons les plus belles rencontres avec les gens du pays visité »

 3ème Jour : Trek

A 8 heures notre tuk tuk nous attendait pour partir en trek vers les villages Akhas. Comme avant hier le guide a dû passer au service de l’immigration pour obtenir les permis de pénétrer dans les villages des Akhas. Puis, le marché où nous avons acheté nos repas pour le déjeuner, et des paquets de lessive pour offrir aux femmes des villages. Le tuk tuk s’est arrêté dans la vallée et nous avons grimpé pendant 3 heures, le dénivelé est de 300 mètres, quand même !!!!!!!!!!! C ’est la montagne et il y fait chaud. Mais arrivés la haut, quelle récompense ! On profite d’un panorama superbe sur les rizières et les vergers de manguiers, les quelques bananeraies, les cerisiers en fleurs, les différentes cultures, les champs de gingembre.

Nous avons déjeuné dans une famille, le chef de famille nous a offert du thé et des cacahouètes. La cuisine est plus que sommaire, et pourtant dans cette famille y vivent 13 personnes, le couple a 11 enfants. Il n’y a qu’une seule chambre, où tout le monde dort sur la même natte. De nombreux petits chiens courent dans la maison en attendant d’être assez gros pour être mangés. Juste à côté de la porte d’entrée une belle truie dort. L’épouse du chef de famille est en retrait et coud les superbes costumes traditionnels. Les enfants sont rentrés de 1’école et mangent ce qu’ils peuvent où ils peuvent. Mais dans ce chaos tout le monde semble heureux.

Dans ce village, les enfants vont à l’école, car les missionnaires chrétiens apportent des fonds pour l’éducation. Nous avons visité une école maternelle et une école primaire. La première est assez bien lotie en terme de matériel. Mais dans la seconde, il n’y a que des tables, des bancs et un tableau noir pour l’institutrice. Les tous petits nous ont chanté mimé de jolies chansons. Les institutrices ayant des bébés, les portent dans un sac, sur leur dos toute la journée, comme le font les femmes dans les champs. Il n’y a pas de crèche dans les campagnes.

L’eau, canalisée à partir des petits torrents permet aux familles de vivre plus facilement.

L’électricité produite par une génératrice hydraulique produit 1 kilowatt !!!!!!!!!!!! Autant dire que les « loupiotes » dans les maisons sont très faibles.

Les Akhas, portent de très beaux habits colores, mais ce qui est le plus impressionnant est leur coiffe, ornée de boules et de pièces d’argent. Certaines coiffes pèsent jusqu’à 3 kilogrammes. Elle est portée dès que la jeune fille se marie.

Nous garderons un très bon souvenir de ce trek, certes un peu difficile mais ô combien

enrichissant. Noue guide, excellent, nous a longuement parlé de son pays, de ses atouts et ses problèmes en termes d’ouverture.

 Dernier jour à Kengtnng

Ce matin dès 9 heures nous avons essayé de nous connecter à Internet, mais comme d’habitude ce fut la galère. Nous avons pu réserver notre hôtel pour la Thaïlande sur l’île de Ko Chang car il semblerait que les places soient assez chères sur cette île en haute saison. Du coup nous avons choisi un bel hôtel sur une plage, pour terminer le voyage.

Puis, toujours en compagnie de nos amis nous nous sommes fait conduire à un festival organisé par l’ethnie des Wa. Un peu comme dans tous les pays du monde, cela ressemblait à une tête de village. La différence est que de nombreuses personnes étaient en costumes traditionnels, et qu’au centre du terrain où se déroulait la fête trônaient la tête d’un buffle et d’un cochon qui avaient été décapités. Les Wa dansaient autour !

Des officiels militaires participaient également aux festivités, mais eux, ne sont guère souriants, ils arborent des airs très antipathiques. Ils étaient assis dans d’énormes fauteuils et on leur servait de bons plats dont ils ne faisaient même pas honneur. Comme dirait notre amie Suisse « ils sont irrespectueux face à la population qui ne peut pas s’acheter à manger ».

D’ailleurs nous avons vu, qu’après leur départ certains Birmans sont venus chercher ce que les militaires avaient laissé sur les tables !

Photos

 

Inle

A l’arrivée au bord du lac, nous étions attendus par un bateau à moteur. Il s’agit d’une très longue pirogue où peuvent prendre place 5 touristes sur des chaises assez confortables, mais de nombreux birmans eux, sont assis directement sur le sol du bateau !!!!!!! Nous avons traverse le lac en 1 heure environ.

 1er jour à Nyaungshwe

Cette petite ville est toute proche du canal qui mène au lac, c’est là que nous résiderons 5 nuits dans une charmante Guest house. Nous avons loué des vélos, et forts de nos 3 jours de trek nous avons fait une bonne vingtaine de kilomètres sur la rive ouest du lac.

Dès le matin on voit les jeunes gens emmener leurs buffles dans les champs immergés, les cultivateurs se déplacent soit avec des petites charrettes tirées par de tout petits chevaux ou bien des espèces de tracteurs qui ressemblent plutôt à des motoculteurs. Partout il y a de la canne à sucre, ce sont les bœufs qui tirent les charrettes chargées de cannes.

L’après midi nous l’avons quasiment passé à essayer de trouver un vol pour Kentung (prononcer Cheng Dong), à l’est du pays. En fait cette région est très peu touristique, non pas parce qu’elle n’est pas intéressante, bien au contraire, mais parce qu’il est obligatoire d’y aller en avion, et il n’y en pas tous les jours. La route y est interdite et selon les autorités ce serait pour des raisons de sécurité. En fait la région est située dans le triangle d’or (frontalière avec la Chine, la Thaïlande et le Laos) où le trafic de l’opium serait encore existant. Enfin, nous avons pu avoir un vol pour Kentung. Nous ne savons pas encore quand nous en repartirons car pour l’instant il n’est pas possible d’obtenir un vol Kentung / Mandalay, notre destination suivante.

Cette année le budget transport est plus important que l’an passé, mais beaucoup plus confortable.

On nous a dit qu’il y avait seulement 30 touristes actuellement à Kentung. Et 700 autour du lac.

2ème jour en bateau sur le lac.

Excellente journée à bord d’une pirogue pilotée par un gamin de l7 ans accompagné de son père. La vie sur ce lac est intense. Les pêcheurs ont une technique unique au monde pour pécher. Ils rament avec une jambe pour garder libres leurs bras afin d’enfoncer leurs énormes nasses au fond du lac très peu profond mais poissonneux. Les jardiniers s’affairent dans leurs jardins flottants, une exclusivité du lac, les producteurs de légumes emportent des tonnes de victuailles vers Nyaungshwe et toute la région. Les gens vont au marché. Ici les marchés tournent tous les 5 jours dans différents villages, il faut donc se renseigner où se trouve le marché du jour (pour les touristes). Le marché que nous avons visité est important.

On y trouve tous les objets usuels, des légumes, des petits restaurants, et bien entendu des objets artisanaux vendus aux touristes. Les gens viennent soient en mobylette, en charrette à bœufs, à pied ou en pickup chargé à bloc l! Il y a un grand parking pour les bœufs, c’est très drôle. Les villages lacustres regorgent de fabriques artisanales : les ombrelles, les petits cigares (cheroots), le travail de l’argent, le tissage du fil de lotus. Cette production est très chère car rare et de très bonne qualité. Si on s’arrête un moment et observons les Birmans, on constate qu’ils sont très calmes, il n’y a pas beaucoup de bruit et sont toujours très souriants entre eux. Nous apprécions tout particulièrement cette ambiance.

Les maisons en teck sont sur pilotis, les gens utilisent l’eau du lac pour tout faire : se laver, laver le linge, laver la vaisselle. Les enfants jouent dans la boue ou sur les terrasses des maisons. Les cochons sont élevés dans des cages en bois sur pilotis elles aussi.

3ème jour, on reprend les vélos

La visite de cette région est inépuisable. Aujourd’hui nous avons visité deux monastères, l’un en teck, très ancien, aux fenêtres ovales, d’où surgissent régulièrement de jeunes novices. L’autre beaucoup moins beau mais abritant 250 moines. Ce monastère est beaucoup moins visité si bien que lorsque nous sommes arrivés, les moines nous ont salués et l’un d’eux, de sa cellule nous a demandé de venir vers lui afin de discuter un peu. ll ne parle pas un mot d’anglais alors j’ai sorti le fameux petit guide « gépalémo » édité par le routard, et ainsi nous avons pu nous comprendre un peu. De plus sur le lonely planet il y a quelques phrases en Birman qui nous ont bien aidé. Ainsi nous avons appris qu’ils étaient 250 moines dans ce monastère, qu’ils se couchaient à 22heures et se levaient à 6 heures pour la prière, puis à 6h30 partaient faire l’aumône dans les rues. A midi ils prenaient le seul repas de la journée, car après c’est interdit, il faut attendre le lendemain. L’après midi ils pouvaient se reposer, méditer, discuter, lire, travailler etc.

Il a demandé à être photographié avec son portrait ; photo prise le jour de son ordination.

Quand nous nous sommes quittés, il a serré la main d’Alain mais pas la mienne, car il n’a pas le droit de toucher une femme. Nous garderons un bon souvenir de ce moment. Nous avons offert des stylos, brosses à dents, savons, alors en retour il nous a offert des fruits et une boîte contenant un mélange d’épices et de graines à utiliser lorsqu’on a mal à la tête ou à la gorge. L’odeur très forte fait penser au « Vicks Vaporub » de notre enfance.

Puis nous avons repris la route vers un village sur le lac. Situé à une dizaine de Kilomètres de Nyaungshwe. La route est absolument défoncée, souvent nous roulions sur le bas côté en terre mais meilleur. Nous avons longé de nombreux champs de canne à sucre, la coupe est faite à la main par les femmes. Nous avons rencontré un petit garçon armé d’un lance pierres, nous nous sommes arrêtés pour lui demander ce qu’il faisait. ll nous a sorti de son sac Shan, un minuscule petit oiseau, et très fier nous a dit qu’il en avait tué cinq. Il chasse les oiseaux pour les manger. Les lance – pierres se vendent sur les marchés. Chaque personne porte le sac Shan, il est en tissu un peu flashi avec une grosse bandoulière qui est passé sur une épaule. Même les tous petits enfants ont déjà leur sac autour du cou, cela leur sert de sac d’école.

4ème Journée à Taunggyi

A 8 heures nous étions à la gare des pickups, et nous n’étions pas les seuls !!!!!! Nous sommes donc montés dans la fourgonnette où étaient assis déjà une dizaine de personnes, mais la vielle bagnole n’était pas pleine. 5 ou 6 autres sont arrivées ensuite, si bien qu’au total nous étions l9. Alain était assis sur une petite plate forme à l’arrière et moi sur un petit banc en bois au milieu de la fourgonnette.

Nous avons roulé une heure sur une route complètement défoncée, et en montagne pour la fin du trajet. Mes voisines s’occupaient, comme le font les gens dans le métro. L’une faisait de l’origami, ce pliage en papier originaire du Japon, il me semble. Elle m’a offert deux magnifiques petits oiseaux qu’elle a confectionnés en un temps record. Une adolescente révisait ses leçons, une femme priait, d’autres discutaient et certaines arrivaient à dormir.

Les hommes eux, sont debout dehors à se tenir à la bâche de la fourgonnette, car on est à l’air. Ce petit voyage a été très drôle. Et au retour ? Eh bien c’est pire, les gens reviennent du marché, ils sont hyper chargés, et le toit de la voiture est presque chargé du double de sa hauteur. Là, nous étions 24, y compris le chauffeur et 2 personnes à côté de lui.

Le paysage, enfin ce que l’on peut en voir selon l’endroit où on est situé dans la voiture est assez beau, les forêts de tecks et les champs de canne se succèdent. En arrivant à Taunggyi on peu voir le lac Inle dans la vallée. Le paysage est en partie également gâché par un nombre impressionnant de casernes militaires. Nous sommes dans l’état Shan, et on sait que plusieurs groupes rebelles sont impliqués dans un bras de fer avec le gouvernement. Alors est ce pour cela que les militaires sont si nombreux dans cette région ?

Taunggyi est la capitale administrative de l’état Shan, mais sans intérêt touristique, d’ailleurs nous devions être les seuls à la visiter. Un grand temple sikh, des mosquées et églises anglicanes sont parsemées dans la ville.

Le marché aux légumes est sympa, il existe par ailleurs un très gros marché de vêtements, tissus, chaussures issus de la contrebande avec la Thaïlande.

Nous avons appris que le rhum Birman est assez bon alors nous en avons une petite bouteille ainsi que des petits citrons. En arrivant à la guest house nous avons demandé du sucre, et hop !! Un t’i punch avant d’aller dîner.

Un marché aux pierres précieuses également, mais nous ne l’avons pas visité, car loin au nord de la ville.

Notre séjour se termine à Inle, nous en garderons un excellent souvenir. La vie y est paisible, et réellement pas stressante du tout.

Prochaine étape Kentung

Photos

Trek de 3jours (16 , 17, 18 janvier)

Nous voici de retour de notre trek de 3 jours entre Kalaw et Nyaungshwe sur le lac Inle. Nous sommes partis  à 8h30 par une température proche de 10° pour une vingtaine de kilomètres. Le sentier est assez facile jusqu’à un lac où nous faisons une pause après une bonne heure de marche. Puis nous sommes entrés dans la forêt où les difficultés ont commencé. On aurait   honte de se plaindre car notre cuisinier portait un sac à dos chargé du repas à réaliser pour midi. Nous croisons ou doublons des femmes chargées de bois pour leur cuisine ou de d’eau dans de grands bidons portés en balancier sur les épaules, là il faut rester humble et ne pas « chouigner ». Enfin après une bonne montée, nous sommes récompensés par le panorama qui s’offre à nos yeux. Nous sommes à peu près à 1 100 mètres d’altitude et il fait chaud.

Vers midi nous nous sommes arrêtés dans une famille pour y déjeuner. Notre cuisinier s’est de suite mis aux fourneaux ou plutôt aux marmites au dessus du feu qui est installé au milieu de la cuisine. Nous sentons rapidement la fumée nous piquer les yeux, mais c’est comme ça dans les maisons, il n’y pas de cheminée. Très accueillante la maîtresse de maison et sa mère accompagnées  des enfants nous ont montré quelques photos de famille. Nous avons fait un peu de distribution de vêtements pour les enfants, sachant que nous ferions des heureux.

Nous appréhendions notre premier repas, mais à tort, car notre petit cuisinier nous avait fait un très bonne soupe de légumes, du riz bien sûr, chou, gombos, poulet avec pommes de terre et cacahouètes et du tofu. En dessert du Myamnar chocolate (un genre de nougat) et tout ça en un temps record. Pendant ces 3 jours nous aurons des repas similaires à celui-ci, avec changement d’ingrédients à chaque fois.

Tout au long des chemins ou sentiers nous admirons le courage des paysans, ils labourent avec des bœufs et des charrues dont le soc est en bois, le battage du blé se fait à la houe, et le son est séparé du grain avec des tamis en bambou. Les petites bottes de paille fabriquées à la main et ficelées avec un brin d’herbe très solide.

Les jeunes mères portent leur bébé  toute la journée sur le dos jusqu’a ce qu’ils sachent marcher. Les buffles paissent dans les  les  champs  de chaume de riz. C’est la saison de la récolte des piments, l’odeur y est forte, les femmes  cueillent les petits fruits rouge avec de longs gants noirs afin de protéger leur peau de l’irritation. C’est également la récolte du gingembre, les charrettes à bœufs croulent sous le poids des paniers pleins de légumes.

Lorsqu’on passe les gens nous disent « mingalaba, mingalaba !! » ce qui veut dire bonjour.lls aiment être photographiés et rient aux éclats de se voir ensuite dans l’écran de l’appareil photo. Ce  sont des moments inoubliables.

Nous avons passé notre première nuit dans une famille dont le chef de famille est veuf. Il vit avec  ses enfants et 3 petits enfants. La maison, comme toutes celles du village sont sur pilotis. Au rez de chaussée sont les buffles et les volailles, et à l’étage, une grande pièce avec un petit reposoir bouddhique bien fleuri, une chambre où dort toute la famille. Nous avons dormi dans  la grande pièce. Les nuits sont glaciales, on nous avait donné 8 couvertures que nous avons  bien apprécié. Pour la toilette, c’est au seau au milieu du jardin, on prend l’eau dans le bassin et hop, la douche froide, les toilettes sont au fond du jardin. Autant dire que nous avons apprécié nos petites lingettes pour faire une toilette TRES succincte. Dans cette maison il y avait l’électricité mais la lumière fournie par un néon était tellement faible qu’il a fallu les bougies pour dîner. Quand nous avons offert les différents paquets de graines apportées de France, nous avons constaté que le chef de famille n’arrivait pas à lire, alors, nous avons sorti une paire de lunettes demi lune et lui avons offert. Ce fut pour lui une révélation. Nous venions de faire un heureux. Les autres paires de lunettes ont été confiées aux moines du monastère ou nous dormirons la nuit prochaine.

La deuxième nuit nous avons dormi dans un vieux monastère en bois. Là, pas d’électricité, nous avons dîné bien entendu à la chandelle, la toilette comme la veille, mais les WC très loin du temple. Evidemment Alain s’est payé le luxe d’avoir un petit dérangement dans la  nuit……….imaginez la suite.

La fin de ce trek formidable nous a conduit au bord du lac Inle.

Au total nous avons fait 60 kilomètres. Nous n’aurions pas pensé être capable de réaliser cet exploit, mais nous l’avons fait et en sommes très heureux.

Nous avons pu être au plus près de la population rurale, et au moins nous avons participé à un moindre degré à l’économie de cette région. Nous essayons le plus possible de ne pas donner nos dollars au gouvernement, mais hélas, ça n’est guère facile, car tous les sites et monuments sont payants, et c’est pour le gouvernement. Nous nous sommes engagés à ne pas prendre d’hôtels gérés par le gouvernement. Les tours opérators s’en chargent et logent leurs clients dans des hôtels 4 ou 5 étoiles.

A ce sujet, nous constatons que le pays est sur le point de changer, car nous voyons la photo d’Aung San Suu Kuyi partout, dans les magasins elle est affichée en grand afin qu’on la voit, dans la rue les marchands vendent des calendriers avec une photo d’elle pour chaque mois, son père également est en photo partout. Et le comble est que les birmans nous disent ouvertement qu’ ils aiment la « dame de Rangoon ». A partir de ce constat, que peut-on penser ? Les généraux seraient ils prêts à négocier ou bien tendent ils un piège ? En tout cas en ce moment, ici c’est un peu la liesse.

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