Kannur

Nous n’avions pas prévu cette étape, mais après lecture  du guide et conversation avec des gens, nous avons donc décidé de partir pour le Nord du Kérala.

Pourquoi Kannur ? Parce que dans le nord du Kérala perdure cet art  rituel le plus populaire : le Theyyam, et nous tenions à voir une cérémonie. Ces danses ont lieu à la fin des récoltes dans des Kavu (bosquet sacrés).

Nous choisissons de prendre un train de nuit, départ à 23h40, mais nous sommes en Inde et le train n’arrivera qu’à 2heures, no problem, nous avons fait comme tout le monde, et sans rouspéter : Attendre !!!

Arrivés à 8H15 à Kannur, et sans plus de retard, le train avait mis son turbo….

Et c’est là que notre dimanche   a mal commencé. Le Tuktuk, nous conduit à l’hôtel que nous avions choisi, mais il était complet à cause d’un mariage, direction un autre hôtel, complet également, à cause d’un mariage. Nous demandons donc à l’hôtelier de nous conseiller un autre hôtel et dans la même gamme. Le chauffeur de tuktuk accepte de nous y conduire, mais en fait il en avait décidé autrement au fond de lui, si bien qu’un quart d’heure plus tard nous étions au milieu de nul part dans un  hôtel neuf, certes, mais à peine fini, on lui réfute la proposition, il nous emmène ensuite dans un autre hôtel, qui là, était presque en ruine, l’horreur.

Pour finir, nous lui demandons de nous remmener en centre ville et nous avons choisi  notre hôtel. Nous étions tellement « crevés », que nous avons pris le premier venu, mais franchement nous n’avons pas fait le bon choix. Cet hôtel est sale, très mal entretenu. Heureusement ça n’était que pour une nuit.

Après midi plage, mais  sans se mettre en maillot de bain, car il n’y avait que des Indiens, et comme il est de bon ton de se baigner tout habillé, ça ne nous disait rien. Kannur est une ville  peu touristique, si bien que nous étions seuls sur la plage et avons « joué » aux vedettes, tellement nous avons été photographié. On a bien rit !!

Puis nous nous renseignons sur  le lieu où devait avoir lieu un Teyyam, l’hôtelier nous donne une adresse, et ainsi vers 17H 30 nous prenons un tuktuk pour aller  là bas. En fait nous avons assisté à  une cérémonie religieuse et une kermesse genre patronal !!! Déçus, nous rentrons à l’hôtel et avons passé une excellente nuit, même dans la crasse !!!!!!

Il y a des dimanches comme ça, qui ne sont pas terribles et celui-ci en fut un.

Lundi matin, rien à voir avec la veille. Nous allons directement à l’office de tourisme qui nous donne plein de bons tuyaux. Nous  partons donc pour assister à un Theyyam, mais il fallait prendre un bus, Alain était en train de consulter la carte quand un Indien lui a demandé où il voulait aller. Nous lui expliquons, et devinez ??? Il  a pris le bus avec nous, nous a fait prendre un tuktuk, et nous a conduit dans ce petit coin de campagne franchement introuvable. Il nous a introduit dans l’enceinte du temple, nous a fait apporter des sièges, nous étions encore les vedettes !!Le brave Monsieur qui nous avait accompagnés est reparti au bout d’une heure. Et tout ça dans le plus pur désintéressement.

Pour repartir ce fut un peu difficile, nous avons donc pris la route à pied, sous un soleil de plomb, et ceci pour quelques kilomètres…… quand, une voiture s’est arrêtée et nous a proposé de nous emmener à un arrêt de bus sur la grande route. C’était donc un jour faste pour nous !

Le rituel du Theyyam, est fort impressionnant, les costumes sont  extravagants. Pendant chaque représentation, l’interprète  perd son identité physique dans une sorte de transe et, et c’est la divinité qu’il incarne qui parle bouge et béni les fidèles. Evidemment ces  rituels riment avec roupies. Chaque fidèle qui est béni donne un petit billet  à la divinité. Pendant les représentations les gens vont et viennent. Une immense tente est   installée à proximité, et les fidèles prennent leur repas gratuitement, nous avons été sollicités pour déjeuner avec eux, mais nos fragiles estomacs nous l’ont vivement déconseillé. Nous avons opté pour  ananas et bananes préparés par une charmante petite épicière, qui n’avait pas l’habitude de servir des Européens.

Puis pour continuer notre découverte de Kannur, nous avons visité une fabrique de tissus d’un autre âge. Le 19ème siècle !! Les ouvrières  et ouvriers travaillent dans des conditions épouvantables. Les métiers à tisser, les rouets pourraient être exposés dans un musée des vieux outils.

Nous repartons pour Ooty en bus de nuit.

Photos

Kochi (Cochin)

Nous sommes arrivés à Kochi vers 12heures, après 2 heures de bus local.

Nous n’avons eu aucun mal à trouver une Guest House, car nous avons voyagé avec un jeune couple de Suisses qui avaient passé 2 jours à Kochi et avaient une adresse à nous proposer.

Kochi a une histoire de plus  de 600 ans. Elle  est constituée d’une multitude d’îles que l’on rejoint soit par des ferries soit par des ponts. C’est une fusion entre un passé Portugais, Hollandais et Anglais liée au commerce des épices.

A  Fort Cochin, le quartier des épices est fort sympa, les camions  sont chargé à dos d’homme ou plutôt à tête d’homme puisque c’est sur la tête qu’ils portent ces sacs de 40 à 50 kg : Riz, gingembre, poivre, clous  de girofle, cardamone anis étoilé, cannelle, cumin, oignons,chillies etc. Ça fleure bon  l’exotisme, nos narines s’emplissent d’effluves d’épices et parfois même on éternue lorsqu’on passe devant les énormes sacs de piments.

Le long des quais, ce sont d’immenses carrelets chinois qui dominent le paysage. Ils  sont utilisés à marée haute, et il ne faut pas moins de quatre hommes pour les soulever, et souvent la pêche est bien maigre.

L es pêcheurs vendent directement leurs poissons et crustacés sur le quai, nous  avons acheté un   paquet de très grosses crevettes bien fraiches que nous  avons fait griller par un petit restaurant à deux pas de là.

Fort Cochin recèle de trésors architecturaux, une synagogue de plus de 400 ans, des mosquées,  des églises, des temples. En Inde, les religions se côtoient  harmonieusement.

La basilique Santa Cruz : date du 16ème siècle mais elle a été détruire et l’édifice actuel date de 1902. Elle est peinte  dans les tons pastel.

L’église saint François : date de 1503 et édifiée par des moines Franciscains. Vasco de Gama qui est mort à Cochin en 1524 y fut inhumé  pendant 14 ans, puis sa dépouille fut  transférée  à Lisbonne.

La synagogue Paredessi : Elle date de 1568, et fut détruite par les Portugais en 1662 et reconstruite 2 ans plus tard par les Hollandais. On peut y voir une magnifique collection de Lampes, dont le verre vient de Belgique. Au sol de très beaux carreaux de faïence provenant de Canton

Le palais de Mattancherry : Edifié par les Portugais en  1555 pour le roi de Cochin, puis les Hollandais le rénovèrent en  1663, d’où son nom de palais Hollandais. De très belles peintures murales subsistent mais auraient besoin de restauration, des palanquins magnifiques, dont un en ivoire sculpté.

Hier, lors de notre promenade en vélo, nous sommes « tombés » sur une fête religieuse Hindoue. Nous avons découvert 3 énormes éléphants parés de leurs plus beaux atours qui déambulaient dans les rues, accompagnés de musiciens. Bien qu’il y ait eu un monde fou à cette fête, la circulation routière n’en était pas stoppée. Les bus, tuktuks, voitures, passaient au raz des spectateurs et de la trompe des éléphants. Les policiers, nombreux pourtant, discutaient entre eux, sans pour autant gérer la situation.

Le kérala est célèbre pour ses spectacles de Kathakali. Ces  arts classiques datent  du 17ème siècle, et mettent en scène des thèmes basés sur la vertu et le vice, la fragilité et le courage, la pauvreté et la prospérité, la guerre et la paix. Le temps de maquillage est très long, les costumes sont fantastiques et les coiffures démesurées. La méditation avant la cérémonie  transforme les acteurs physiquement et mentalement en dieux et  démons  qu’ils vont interpréter. Les scènes sont accompagnées de musiciens et chanteurs.

Photos

ALLEPPEY : Les houseboats

Nous avons donc réservé un house boat pour 24 heures.

Alors ce matin ça commençait mal, à la Guest House, les garçons de restaurant avaient dû oublier de se lever, si bien qu’à 8heures les clients attendaient sagement sur la terrasse, quand l’un des serveurs plus matinal était devant l’ordinateur et un autre lisait le journal, mais ni l’un ni l’autre ne se souciaient  des clients. Au bout d’un bon moment l’un d’eux  est allé chercher un autre serveur qui est   simplement arrivé « la tête dans le sac » en nous disant qu’ils allaient se laver un peu et ils nous serviraient. Tous les touristes ont rigolé car c’est comme ça en Inde, il ne faut pas être pressé. Enfin nous avons pu avoir nos petits déjeuners.

Ensuite nous prenons un tuk tuk pour qu’il nous conduise au port, comme de bien entendu il nous demande si on avait réservé un bateau, au cas où il aurait pu nous vendre une location pour avoir sa commission, c’est le sport national ici !!!!. Nous lui confirmons que nous l’avions fait la veille, et que nous n’avions pas besoin de ses services. Bien que nous ayons insisté pour ne pas  qu’il nous conduise dans une agence de voyage, il   nous a tout de même déposé chez l’un  de ses potes qui loue des bateaux. Nous étions très en colère, car il  nous avait laissé loin de l’embarcadère. Alain pensait qu’il avait pris un raccourci, mais pas du tout. Le problème était que nous avions nos sacs à dos bien lourds et qu’il a fallu les porter  un bon bout de chemin.

Enfin nous sommes arrivés au bon endroit, et avons pu embarquer sans problème. Dès le début de la croisière nous avions déjà oublié les petits soucis du matin.

Ce sont des centaines de bateaux -maisons qui naviguent sur les quelques 900 kilomètres carrés de backwaters. Au début du voyage, de nombreux bateaux sont à la queue leu leu, mais très rapidement les uns et les autres prennent des destinations différentes et le calme  se fait sentir. Nous étions seuls sur ce bateau qui peut accueillir 4 passagers. 3 hommes d’équipage à notre service : le capitaine, le cuisinier, et l’homme de service qui s’est défini comme le « help you ».

La croisière , bien plus luxueuse que la balade d’hier  en bateau bus , ne nous a guère permis de voir d’autres paysages et scènes de vie quotidienne que la veille, si ce n’est que nous avions plus le temps d’observer, car le bateau navigue très lentement. Nous avions un très joli bateau avec un petit balcon d’où nous pouvions observer très loin. Nous avons été chouchoutés, et avons très bien mangé, mais sans exercice, les dégâts  seraient vite arrivés. Je veux parler de notre « ligne » que nous essayons de surveiller, bien que ce soit assez difficile car la cuisine indienne est excellente.

Photos