Au revoir Florès

Pour terminer la traversée de Florès nous prenons un  bus collectif. Il est  à moitié plein et heureusement car le confort  est spartiate.

Aujourd’hui les vitres du bus sont plus grandes, ainsi  nous profitons au maximum du paysage. Les cocoteraies nous semblent plus nombreuses qu’ailleurs.

Maumere n’est pas une belle ville, et c’est la première fois  depuis notre arrivée en Indonésie que nous voyons  des tags sur les murs. Avant même de chercher une guest house, nous sommes allés dans une agence afin de réserver un vol  pour Macassar à Sulawesi.  Il n’y  a pas d’avions tous les jours si bien que nous resterons 2 nuits ici.

Notre Guest house est au bord de la mer, à 10 kilomètres de Maumere et comme à Moni nous y sommes seuls. Vraiment la mousson doit faire peur aux touristes.

Pour circuler nous avons loué un scooter, et sommes allés visiter les alentours.

Une jolie plage déserte de sable semi noir a retenu notre attention et nous nous y sommes installés. Deux  heures après notre  « isolement » une armée de petits garçons est venue troubler notre tranquillité. Ici  dans l’Est de Florès, les enfants clament sans arrêt des «  Hello mister », que ce soit aux hommes ou aux femmes ; hello mister  est certainement «  unisex » selon les petits  Florésiens.

Puis  un jeune homme s’est approché timidement  et nous a demandé s’il pouvait s’asseoir à côté de nous ; ok, selamat datang !! (Bienvenue)

Il nous a dit   que son copain lui avait appris que des « Bule » (étrangers) étaient  à la plage, et que peut être il aimerait  converser avec eux.

En fait ce jeune homme, Nicolas de son prénom, est étudiant à Java, il est en vacances actuellement chez ses parents. Il parle anglais, et c’est certainement le seul de la région. Il nous  a dit qu’il serait très heureux de nous présenter à ses parents et que pour la première fois des « Bule »  entreraient chez lui. Ok donc pour la présentation à papa et maman, qui sont instituteurs dans un village à 4 kilomètres de là.

Nous avons été chaleureusement accueillis et avons dégusté un bon café local. Evidemment,  la famille élargie était dans la maison à nous admirer ; ils nous ont  dit que les nez des « bule » (prononcer bouuulé) ne ressemblaient pas du tout aux leurs. Nicolas nous a dit aussi qu’il  aimait nos peaux blanches et qu’il ne  comprenait pas pourquoi nous nous exposions au soleil.

Et comble  d’admiration quand nous avons dit qu’Alain était lui aussi enseignant et que Françoise était infirmière. La sœur de Nicolas, est également infirmière à L’hôpital de Maumere. Nous aimons faire ces  rencontres fortuites qui améliorent nos  relations avec la population.

Pour cette dernière soirée à Florès nous avons dîné dans notre  petite Guest House. Si le repas ne fut pas pantagruélique, Alain s’est régalé de thon grillé sur la terrasse en bambou qui surplombe la mer. Le garçon nous avait allumé deux petites lampes  rouges et nous a dit « it’s romantic for you » ;  Terima kasi !!!

Le paysage nocturne  nous  permet juste d’apprécier les vaguelettes qui  lèchent la plage à nos pieds et au loin, les innombrables pêcheurs sur leurs petits bateaux tous feux allumés, c’est effectivement « Romantic » !!! Il n’est que 19H30. Notre dernière soirée sera calme  à jouer au 8 américain et  Sudoku ensuite  pour Alain, Françoise regarde des photos. Les grillons et autres bestioles ne se manifestent même pas ce soir, seuls quelques petits lézards  nous tiennent compagnie et guettent les moustiques.

Photos

Moni et le Kelimutu

La route de Ende à Moni est toujours aussi sinueuse et splendide. La traversée de Florès n’est pas  facile mais elle en vaut le voyage tant les paysages sont beaux et diversifiés.

Notre arrivée à Moni est simple, nous n’avions rien réservé mais nous avons trouvé tout de suite une petite Guest House où nous étions les seuls  touristes. Nous y séjournerons 2 jours

Moni est une toute petite bourgade, au pied du volcan Kelimutu, célèbre pour ses 3 lacs  de couleurs  différentes.  Le site est beau, très beau. L’eau est partout, le bruit des cascades et petits ruisseaux retentit un peu partout, la jungle couvre  les collines environnantes et les rizières éclatantes tapissent la petite vallée de Moni. La population est pauvre et vit de la culture du riz et du tourisme grâce au Kelimutu.

Comme un peu partout à Florès, les sources chaudes sont nombreuses. Il était environs  16 h 30, quand  nous avons déniché par hasard un site  de sources chaudes. Nous  admirions le site, quand plusieurs femmes ont surgi  comme  par magie d’une rizière en bordure de deux  bassins artificiels (un pour les femmes et un pour les hommes). Elles venaient de terminer leur journée de travail  dans les champs de riz. Elles se mettent sitôt torse nu  et hop dans l’eau,   prennent  une très grosse pierre ponce et se gratte TOUT le corps,  le dos est gratté par une copine, ça, c’est pour   la piscine des femmes. Dans celle des hommes, idem, ils ont leur pierre ponce et se grattent de la même façon. Quand nous sommes repartis, les gens  du village et des environs  arrivaient avec leur petit nécessaire à toilette pour  profiter de l’eau chaude qui coule à gros débit. Bah !!!  C’est un peu spartiate mais fonctionnel.

 

Dring, dring, il est 4h30 ce matin !!!!! Le réveil sonne. Nous avons loué une voiture avec chauffeur pour aller aux 3 lacs du Kelimutu au lever du soleil. La route est facile pour monter les 15 kilomètres. Nous nous arrêtons sur  le parking puis marchons encore 30 minutes sur un chemin très bien aménagé, là, nos lampes frontales  sont très appréciables. Les Indonésiens vénèrent ce volcan qui culmine à 1640 mètres. Il ne fait pas froid mais le vent et   l’humidité nous obligent à porter les  coupe-vent

 

img_1500-largeNous n’étions pas les premiers au sommet, mais hélas le ciel était archi bouché. Le jour s’est levé vers 6 heures mais  nous étions dans les nuages. Enfin, nous avons pu apercevoir quelques minutes le lac noir, puis un peu plus longtemps le turquoise ainsi que le brun rougeâtre. Ces  différentes couleurs seraient dues à des dissolutions  de sels minéraux  selon les lacs.  L’environnement est lunaire, quelques arbrisseaux poussent sur la roche volcanique, quelques singes  osent s’approcher de nous, au cas où il y aurait quelque chose à chaparder.

Nous attendrons jusqu’à 7 heures que les nuages disparaissent mais hélas ils ne se dissiperont pas. Nous quittons donc le site assez frustrés. Les caprices  de la météo  sont  imprévisibles.

Nous avons pas mal randonné autour de Moni et visité de belles cascades et en cette mousson les eaux sont tumultueuses.

Les tous petits villages environnants sont mignons, chaque maison, bien que très modeste est fleurie, ici, il est très facile de fleurir sa maison puisque tout pousse vite même les piquets de clôture !!!

Les gens ont  les  tombeaux de leurs parents dans leur cours. Ils sont parfois  fleuris, mais servent toujours de bancs pour discuter en famille, ou bien aux enfants comme terrain de jeu ou encore aux chiens comme observatoire. En terme de salubrité, on  ne sait pas ce que ça donne, mais tout le monde a ses morts dans la propriété. Dans certaines ethnies, le tombeau est même dans la maison !!!!!!!!!!

Nous reprenons la route pour Maumere, à 4 heures d’ici. Ce sera notre dernière étape avant de prendre l’avion pour Macassar  sur l’île de Sulawesi dans les Célèbes.

Photos

De Riung à Moni

A 6 heures le bus public vient  nous chercher à l’hôtel, et ça ne sera pas le grand confort  pour nos 4 heures de route. Bon, on a l’habitude !!!

Les paysages sont toujours très beaux, mais il faut faire une gymnastique  pas possible pour voir à travers les toutes petites vitres du bus. Rizières, plaines de pâturages, forêts et hautes collines très escarpées. Nous longeons le littoral, la mer est encore houleuse et sa couleur n’est pas celle des meilleurs jours, il fait très chaud, le soleil est absent mais  il ne pleut plus.

Nous avons eu un bouchon sur la route, bien que le trafic ne soit pas important. Quand nous avons pu nous dégager, nous avons constaté que la route était coupée car un ENOOORME éboulement de roche  venait  de se produire .La route était totalement coupée. Nous frémissions à l’idée de ce qui serait  advenu au moment de notre passage, Brrrrrrr !!!!!!!!

Les services  publics ont du utiliser les grands moyens pour  dégager un  côté de l’étroite   route et  organiser une issue, sinon impossible  de passer car une seule route  existe  pour traverser Florès. D’un côté c’est l’océan  et de l’autre la montagne.

Ende est une ville affreuse, nous n’y séjournerons qu’une nuit, histoire  de souffler un peu entre deux voyages en bus et de se connecter un moment à Internet pour mettre le site à jour et commander nos billets d’avion pour  changer d’île. Nous restons encore quelques jours sur Florès puis nous partirons sur Sulawesi (Célèbes). En revanche  nous ne savons pas encore dans quel sens nous allons visiter. Notre projet est d’aller dans le pays Toraja plusieurs  jours puis   dans les îles Togians pour terminer notre beau voyage. Il s’avère qu’aller dans  ce petit archipel est un peu le parcours du combattant, car les liaisons  maritimes ne sont pas faciles mais quand on y arrive il paraît que l’on a du mal à en repartir tellement c’est beau. Nous allons donc nous armer de ténacité pour réussir.

Demain nous reprenons la route pour Moni et envisageons la grimpette au volcan Kelimutu.