Trek de 3jours (16 , 17, 18 janvier)

Nous voici de retour de notre trek de 3 jours entre Kalaw et Nyaungshwe sur le lac Inle. Nous sommes partis  à 8h30 par une température proche de 10° pour une vingtaine de kilomètres. Le sentier est assez facile jusqu’à un lac où nous faisons une pause après une bonne heure de marche. Puis nous sommes entrés dans la forêt où les difficultés ont commencé. On aurait   honte de se plaindre car notre cuisinier portait un sac à dos chargé du repas à réaliser pour midi. Nous croisons ou doublons des femmes chargées de bois pour leur cuisine ou de d’eau dans de grands bidons portés en balancier sur les épaules, là il faut rester humble et ne pas « chouigner ». Enfin après une bonne montée, nous sommes récompensés par le panorama qui s’offre à nos yeux. Nous sommes à peu près à 1 100 mètres d’altitude et il fait chaud.

Vers midi nous nous sommes arrêtés dans une famille pour y déjeuner. Notre cuisinier s’est de suite mis aux fourneaux ou plutôt aux marmites au dessus du feu qui est installé au milieu de la cuisine. Nous sentons rapidement la fumée nous piquer les yeux, mais c’est comme ça dans les maisons, il n’y pas de cheminée. Très accueillante la maîtresse de maison et sa mère accompagnées  des enfants nous ont montré quelques photos de famille. Nous avons fait un peu de distribution de vêtements pour les enfants, sachant que nous ferions des heureux.

Nous appréhendions notre premier repas, mais à tort, car notre petit cuisinier nous avait fait un très bonne soupe de légumes, du riz bien sûr, chou, gombos, poulet avec pommes de terre et cacahouètes et du tofu. En dessert du Myamnar chocolate (un genre de nougat) et tout ça en un temps record. Pendant ces 3 jours nous aurons des repas similaires à celui-ci, avec changement d’ingrédients à chaque fois.

Tout au long des chemins ou sentiers nous admirons le courage des paysans, ils labourent avec des bœufs et des charrues dont le soc est en bois, le battage du blé se fait à la houe, et le son est séparé du grain avec des tamis en bambou. Les petites bottes de paille fabriquées à la main et ficelées avec un brin d’herbe très solide.

Les jeunes mères portent leur bébé  toute la journée sur le dos jusqu’a ce qu’ils sachent marcher. Les buffles paissent dans les  les  champs  de chaume de riz. C’est la saison de la récolte des piments, l’odeur y est forte, les femmes  cueillent les petits fruits rouge avec de longs gants noirs afin de protéger leur peau de l’irritation. C’est également la récolte du gingembre, les charrettes à bœufs croulent sous le poids des paniers pleins de légumes.

Lorsqu’on passe les gens nous disent « mingalaba, mingalaba !! » ce qui veut dire bonjour.lls aiment être photographiés et rient aux éclats de se voir ensuite dans l’écran de l’appareil photo. Ce  sont des moments inoubliables.

Nous avons passé notre première nuit dans une famille dont le chef de famille est veuf. Il vit avec  ses enfants et 3 petits enfants. La maison, comme toutes celles du village sont sur pilotis. Au rez de chaussée sont les buffles et les volailles, et à l’étage, une grande pièce avec un petit reposoir bouddhique bien fleuri, une chambre où dort toute la famille. Nous avons dormi dans  la grande pièce. Les nuits sont glaciales, on nous avait donné 8 couvertures que nous avons  bien apprécié. Pour la toilette, c’est au seau au milieu du jardin, on prend l’eau dans le bassin et hop, la douche froide, les toilettes sont au fond du jardin. Autant dire que nous avons apprécié nos petites lingettes pour faire une toilette TRES succincte. Dans cette maison il y avait l’électricité mais la lumière fournie par un néon était tellement faible qu’il a fallu les bougies pour dîner. Quand nous avons offert les différents paquets de graines apportées de France, nous avons constaté que le chef de famille n’arrivait pas à lire, alors, nous avons sorti une paire de lunettes demi lune et lui avons offert. Ce fut pour lui une révélation. Nous venions de faire un heureux. Les autres paires de lunettes ont été confiées aux moines du monastère ou nous dormirons la nuit prochaine.

La deuxième nuit nous avons dormi dans un vieux monastère en bois. Là, pas d’électricité, nous avons dîné bien entendu à la chandelle, la toilette comme la veille, mais les WC très loin du temple. Evidemment Alain s’est payé le luxe d’avoir un petit dérangement dans la  nuit……….imaginez la suite.

La fin de ce trek formidable nous a conduit au bord du lac Inle.

Au total nous avons fait 60 kilomètres. Nous n’aurions pas pensé être capable de réaliser cet exploit, mais nous l’avons fait et en sommes très heureux.

Nous avons pu être au plus près de la population rurale, et au moins nous avons participé à un moindre degré à l’économie de cette région. Nous essayons le plus possible de ne pas donner nos dollars au gouvernement, mais hélas, ça n’est guère facile, car tous les sites et monuments sont payants, et c’est pour le gouvernement. Nous nous sommes engagés à ne pas prendre d’hôtels gérés par le gouvernement. Les tours opérators s’en chargent et logent leurs clients dans des hôtels 4 ou 5 étoiles.

A ce sujet, nous constatons que le pays est sur le point de changer, car nous voyons la photo d’Aung San Suu Kuyi partout, dans les magasins elle est affichée en grand afin qu’on la voit, dans la rue les marchands vendent des calendriers avec une photo d’elle pour chaque mois, son père également est en photo partout. Et le comble est que les birmans nous disent ouvertement qu’ ils aiment la « dame de Rangoon ». A partir de ce constat, que peut-on penser ? Les généraux seraient ils prêts à négocier ou bien tendent ils un piège ? En tout cas en ce moment, ici c’est un peu la liesse.

Photos

Kalaw

Nous avons choisi de nous rendre à Heho en avion car par la route c’est quasiment mission impossible, tellement les routes sont mauvaises. Nous l’avons   constaté quand nous avons pris un taxi à l’aéroport pour nous emmener à Kalaw à 45 km de là en 1H30, et pourtant ça n’est pas la  circulation qui est importante. Ce ne sont pas des nids de poule mais des nids d’autruche qu’il y a  sur la route tant les trous sont importants. Mais  notre petit voyage nous a permis d’admirer le paysage.

Kalaw est un gros bourg de montagne à 1100 mètres d’altitude. Il y fait froid le soir. Ce soir, quand nous sommes entrés dans le petit resto, nous avions froid, et il n’y avait pas de chauffage,  ni ailleurs d’ailleurs, eh bien, la patronne nous a fait apporter un petit brasero pour nous réchauffer ainsi que du thé bien chaud. Quand on vous dit que les birmans sont très chaleureux, ce ne sont pas des blagues.

Le marché y est très sympa, il a lieu tous les 5 jours. Les gens de la montagne viennent vendre leur maigre production. Les Birmanes se maquillent le visage avec du Tanaka qui est un produit naturel fait d’écorce d’un bois spécial, le shampoing est fait d’écorce de bois bouilli vendu dans  des petits sacs en plastique, elles fument aussi des espèces de petits cigares mais qui ne sont pas du  tabac.

Les touristes ne sont pas nombreux, en tout cas nous ne voyons pas de groupes venus en autobus, seuls les routards y font escale. I ‘intérêt de kalaw c’est le trek.

Nous avons pris un bon bout de temps cet après midi pour réserver nos 3 jours de trek. Nous  partirons donc le 17 janvier et dormirons 2 nuits en chemin, une nuit dans un village tribal, et une  nuit dans un monastère. Notre trek se terminera à Inle. Nous aurons un guide et un cuisinier qui nous accompagnera. Il est chargé de faire les repas pour les 3 jours. Nos bagages seront transférés  par la route, et nous les récupérerons le 19, dans la guest house que nous avons réservée à Kalaw.

A l’arrivée au sud du lac, nous prendrons un bateau pour nous emmener au nord, dans la petite  ville de Nyaungshwe. Nous nous réjouissons de pouvoir faire ce trek qui devrait nous combler d’émotions.

Nous vous postons ce récit, car maintenant ce ne sera pas avant 4 jours voire plus que nous vous donnerons de nos nouvelles. Pendant le trek, nous vivrons sans eau courante  ni électricité bien sur !!!

Donc pas d’internet.

Photos

Yangon

Ouf !Nous n’en menions pas large avant de partir de la maison !!!  Eh oui, nos passeports et visas n’étaient pas arrivés comme convenu le 5 janvier. Alain s’est démené auprès « d’ACTION VISAS » qui gérait nos demandes de visas pour la Chine et la Birmanie.

Pour vous épargner la lecture de tous les détails de négociations qu’Alain a eues avec « ACTION  VISAS », nous dirons que nous sommes partis à l’aéroport sans les fameux sésames et en principe nous devions les récupérer en mains propre à Charles de Gaulle.

A 15H30 le téléphone sonne et c’est effectivement un coursier qui nous remettait les précieux documents. A partir de cet instant nous avons eu un sentiment de plénitude. Le voyage pouvait  commencer.

De Bangkok, nous n’aurons rien vu puisque nous avons choisi un hôtel près de l’aéroport afin de ne pas « galérer » pour repartir le lendemain en Birmanie. Cet hôtel conseillé par des voyageurs est très bien, pas cher et pratique..

L’aéroport de Bangkok est récent, fait de métal et de verre,  Il est très décoré et surtout très fleuri  d’orchidées.

Notre voyage Bangkok Rangoon s’est très bien passé, 1h30 de vol et nous étions attendus par les employés de la guest house « Motherland » vivement recommandée également par des voyageurs. Effectivement ce petit hôtel est agréable, pas tant pour son standing mais pour son ambiance et le chaleureux accueil qui est réservé aux clients. D’ailleurs nous étions une bonne vingtaine à avoir  réservé cet endroit, et c’est en bus d’un autre âge que nous avons rejoint dans la joie l’hôtel.

La première chose qui frappe en arrivant à l’aéroport de Rangoon c’est son aspect désuet mais  propre qui interpelle, puis le sourire des Birmans, et enfin la tenue vestimentaire des hommes et  des femmes. Tout le monde porte le longwy, c’est une longue bande de tissu (genre paréo) qu‘ ils enroulent autour de la taille.  Les femmes ont des longwys  plutôt fleuris ou a motifs  et les hommes à carreaux.

Voila notre première impression de la Birmanie.

Un peu fatigués tout de même,  nous avons diné d’une bonne soupe et d’un plat de légumes et bu notre première bière « Myanmar ».

Découverte  de Rangoon.

Cette ville semble être en ruine, les nombreux bâtiments d’époque coloniale sont en piteux états. Souvent les villas sont envahies par la végétation et laissées à l’abandon. Les rues ne sont pas très encombrées par les voitures, en revanche, on peut remarquer de très belles berlines aux vitres noires qui appartiennent évidemment aux proches du gouvernement. Les taxis sont très anciens et en mauvais état.

Nous avons été très agréablement surpris par la propreté de la ville, car en Asie cela n’est pas habituel. Peu de chiens traînent  dans les rues.

Si la ville n’est pas très belle, en revanche ses pagodes sont extraordinaires, et notamment la paya (pagode) Shwedagon. C’est un véritable joyau. Elle est éblouissante de jour comme de nuit. Nous ne nous ’étendrons pas sur les détails, mais il faut noter que son dôme s’élève à 98 mètres au dessus du niveau de la mer et aurait été fondé il y a 2500 ans. Les chiffres donnent le vertige  quand on sait que le sommet est fait de 13 153 plaques d’or de 30 cm2 chacune. La girouette au sommet est plaquée d’or et d’argent et incrustée de 1100 diamants totalisant 278 carats. Enfin au sommet de la girouette repose la sphère en or incrustée de 4351 diamants pesant 1800 carats. Bref, tout ça pour dire que c’est extraordinaire. Chaque Birman espère pouvoir venir au moins une fois dans sa vie pour prier dans ce lieu sacré.

En anecdote nous avons participé à l’anniversaire d’un vieux moine. Il y avait un attroupement dans l’un des nombreux halls de la pagode, nous nous sommes approchés et les gens nous ont invités à manger des bananes à volonté et un morceau du  gâteau d’anniversaire .

D’autres pagodes sont disséminées dans la ville, a tout instant on aperçoit un stupa ou un dôme de pagode.

Les Birmans  sont des gens très affables, toujours prêts à rendre service, le sourire aux lèvres. Étant donné que pratiquement rien n’est écrit en Anglais, nous devons demander aux gens notre chemin, c’est toujours avec plaisir qu’ils nous renseignement, certains vont même jusqu’à nous accompagner. Ils aiment parler avec les touristes, qui ne sont pas si nombreux dans leur pays. Un seul sujet à ne pas aborder. C‘est la politique. Le risque pour eux est grand.

Nous étions sur une passerelle au dessus d’une rue, quand subitement nous avons vu les petits vendeurs à la sauvette plier leur bazar, nous avons regardé autour de nous et avons vu une armée de flics à pied. Une  jeune  fille nous a dit que s’ils se faisaient prendre on les emmèneraient avec les menottes. Cette jeune fille était terrorisée. Enfin quand nous sommes repassés un ou deux heures plus tard, les vendeurs étaient revenus.

On nous avait dit que les flics n’étaient pas sympathiques, mais certains viennent spontanément nous aider dans nos recherches.

Nos récits arriveront certainement pas aussi vite que l’an passé car en Birmanie, l’électricité n‘est pas distribuée 24h/24, les autorités décident de bloquer lnternet quand bon leur semble. et dans les petits coins reculés du pays c’est vraiment la galère. Soyez patients nous écrirons quand même et enverrons les gros paquets d’un seul coup.

Justement nous partons le 15 janvier pour Hého, puis Kalaw ou nous ferons un treck de 2 jours, donc pas d’internet possible, puis nous irons sur le lac Inle, et de la bas ça ne semble pas non plus très pratique pour se connecter.

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