Chez les Bidayuh

Il est 8h15 quand Gregory , le frère de Saloma chez qui nous allons, vient nous chercher avec son 4X4.

Sur la route nous nous arrêtons au parc national de Semmengoh où vivent des orangs outangs en semi liberté. Il y en a 25, tous ont été sauvés de la captivité.

Nous aurons la grande chance d’en voir un, car actuellement la forêt regorge de fruits, du coup les orangs outangs ne viennent pas  sur les plateformes de nourrissage.

Il y a 20000 spécimens sur Bornéo et 1600 au Sarawak.

Puis nous reprenons la route, et une heure plus tard nous arrivons dans le tout petit village où nous passerons nos 3 jours. 200 personnes vivent la, tous de la même ethnie. Saloma nous accueille chaleureusement et nous montre notre chambre.

L’après midi sera calme, des trombes d’eau s’abattent sur le village. La rivière en contrebas de la maison est, jaune et boueuse. Saloma nous dit que ce soir nous ne pourrons pas prendre de douche car l’eau est trop jaune. Oui, car l’eau de la rivière sort sur tous les robinets de la maison. Ouf, pour boire, nous avons de l’eau en bonbonne.

La nuit fut calme, très calme, on entend seulement les insectes.

Premier matin, il est prévu d’aller à la ferme des parents de Gregory et Saloma. La famille est composée de 10 enfants.

Françoise ira seule car Alain est malade. Il reste se reposer.

Grégory emmène donc Françoise d’abord dans un champ d’ananas afin d’y récolter des fleurs et des herbes qui serviront au repas à la ferme. La récolte se fait dans de grandes feuilles assez molles.

Le terrain est très accidenté, la vie des gens ici est extrêmement rude, la chaleur et la pluie fréquente  sont fatigantes. Du coup de voir les paysans dans des champs très pentus en plein cagnard, ne permet pas de se plaindre.

Puis nous reprenons la route, le chemin est très glissant, la veille  c’était un torrent dit Gregory.

Après une heure de marche astreignante nous arrivons à la toute petite ferme des parents. Elle est en bambou, couverte de tôle, avant c’était en nipah, un palmier d’eau.

Ici ils vivent presque  en autarcie. L’eau  qui coule non stop, arrive de la montagne, elle est canalisée par des bambous.   

Leur petite ferme leur fournit le riz, tous les légumes et les fruits.

Certes la vie y est dure, mais tout va très doucement.

Ainsi, Françoise est accueillie très chaleureusement. La maman, commence alors la cuisine, qui sera essentiellement faite dans des tubes de bambous posés sur la braise. Le thé est fait avec  deux sortes de plantes, et sera également  chauffé dans le bambou.

Puis Françoise part avec le papa, il cherche de beaux bambous, bien gros. Il les rapporte à la ferme et commence alors à les couper. En fait c’est pour faire les gobelets qui serviront à la boisson.

Quand le repas fut prêt, au moins une heure et demie plus tard, les mets ont été mis dans des plats faits de feuilles très résistantes, qui se lavent après usage. Les assiettes sont de grandes feuilles collectées autour de la maison.

Le papa a fait cuire des cuisses  de poulet au barbecue, Il a mis des tôles sur le poulet, ainsi il était fumé, un vrai délice.

Pour conclure, le repas a été préparé uniquement avec les produits de la ferme, sauf le peu d’huile et de sel utilisés.

Le repas fini, c’est la sieste puis baignade dans le torrent d’eau fraîche.

Cette journée, mémorable restera un souvenir impérissable, dommage qu’Alain n’ait pu en profiter.

Soirée très calme.

Le lendemain Alain semble un peu mieux, du coup il accepte de venir faire la randonnée en forêt avec une halte à une jolie cascade. Là encore le terrain est difficile, mais le  paysage est somptueux. Nous croisons des paysans qui moissonnent à la main leur petite rizière, un travail de titan. Là on arrête de se plaindre !!!

Nous passons deux ponts Bidayuh, une technique ancestrale, mais qui est efficace. Saloma qui est notre guide, nous explique les plantes, les fruits, elle nous fait goûter des fruits de la forêt etc, un vrai régal.

Notre halte à la cascade est salvatrice. Les deux nièces et Saloma se baignerons, nous n’avons pas été assez courageux.

Nous demandons à Saloma pourquoi les maisons n’avaient pas de porte ?  Ici il n’y a aucun danger, et l’air pénètre mieux dans les maisons. C’est très humide, il faut sans cesse aérer.

photos

8 Responses

  1. Comment va Alain? Il a une petite mine devant la cascade!
    Les bambous ne brûlent pas sur le feu?
    Ils doivent en changer à chaque fois?
    Vous avez l’air d’être bien intégrés dans cette famille..
    Ils reçoivent souvent des étrangers ?
    Faites bien attention à vous… A la prochaine !

    1. C est vrai qu Alain était très fatigué.il va mieux.
      Saloma reçoit régulièrement des gens.
      Les bambous sont réutilisés. Ils les grattent pour retirer le noir et ça recommence.

  2. Alors là, vraiment, je vous envie !
    Que font-ils des magnifiques oiseaux verts ?
    Est-ce que tu sais ce que sont ces petites boules sous la feuille (je ne parle pas du poivre.)
    Pour Alain, la famille a peut-être une pharmacopée locale efficace ?
    Dommage que je n’ai pas de bambous aussi gros, j’aurais fait des essais. Je suppose qu’ils rajoutent de l’eau pour faire cuire le riz, c’est hermétique ou ils penchent simplement le tube.

    1. On ne sait pas ce qu’ils font des oiseaux verts, mais peut être bien du commerce ??
      Saloma ne savait pas non plus ce que sont ces petites boules sous la feuille car je lui ai demandé.
      Pour la pharmacopée, elle a donné des tisanes, avec sel, gingembre, citronnelle, et une autre plante dont je ne me souviens plus du nom, et du miel. Mais alors le miel, très très fort, les fleurs des forêts sont tellement différentes des nôtres.. Mais
      effectivement ils utilisent beaucoup les plantes pour se soigner.

    2. Elle a mis de l eau dans les bambous et les a bouchés avec une grande feuille molle sèche. Puis le tubes sont inclinés sur le feu. J ai d ‘autres photos photos qui montrent bien le processus

  3. Belle imprégnation au cœur de cette famille. C’est certain que des instants de vie comme cela restent gravés dans les mémoires. C’est bien de découvrir ces fonctionnements pratiquement autonomes. Certes il faut naitre là pour y vivre mais cela nous ramène à ce que nous sommes, des humains sur terre. Profitez de ces moments rares.

  4. Encore une merveilleuse expérience et de beaux moments de partage. J’espère que la forme est revenue pour continuer le périple.

  5. J’adore le nez des nasiques !