Rishikesh dernier jour

Se promener dans les rues d’une ville offre toutes opportunités d’utiliser tous nos sens. C’est ce que nous avons fait aujourd’hui dans Rishikesh. Les singes qui volent les sacs de victuailles aux passants non vigilants, les vaches qui sont à l’affut d’un étal non surveillé pour voler quelques fruits ou légumes, ou bien qui profitent que personne ne boit aux points d’eau potable ( pour les Indiens mais par nous), pour boire elles même au robinet, les pèlerins qui défilent sans arrêt dans les nombreux temples, et qui, mettent les pieds dans les bouses de vaches. Bien sûr, il y a les enfants des rues qui mendient des roupies et les sadhus qui nous adressent des « Namasté » (je vous salue en Hindi) plus qu’on en voudrait, mais ça fait partie de la vie en Inde, nous avons été photographiés plusieurs fois par les Indiens, ils adorent avoir des touristes dans leur album photos ; d’ailleurs nous avons beaucoup ri quand un homme très âgé est venu s’installer à côté d’Alain et le jeune homme qui l’accompagnait les a photographié en faisant poser le grand père tout près de lui; bien entendu j’ai emboîté le pas du jeune garçon, et j’ai fait la même photo. Ils sont repartis très heureux en riant.
Les gens se baignent beaucoup dans le Gange, les plages sont nombreuses ici, ils y lavent leur linge, boivent l’eau, et bien sûr, prient.

Rishikesh 79 600 habitants

Cette ville est devenue célèbre grâce aux Beatles, qui, à la fin des années 60 sont venus dans l’ashram d’un yogi très connu. Depuis, Rishikesh est la capitale mondiale du Yoga. Un grand festival a lieu chaque année au mois de fevrier, des yogis affluent du monde entier. L’ambiance y est assez New Age. Des écoles de yoga et de méditation, ainsi que des ashrams sont installés ici. Les occidentaux y viennent très nombreux, on les reconnait assez vite, car leur look est Baba cool, et ils ont tous leur tapis de yoga sous le bras. Par ailleurs Rishikesh est très spirituelle, le Gange passe dans la ville, et les temples sont nombreux. Il y en a deux, notamment de 13 étages et à chacun d’eux se trouvent de nombreux sanctuaires. Et bien entendu, les Sadhus sont partout, nus ou habillés !!!!!!!!!!!!
Là non plus, on ne peut pas consommer ni alcool, ni viande. Alain commence à être en manque !!!!!!!!!!!
Un autre attrait De Rishikesh est qu’elle est spécialisée dans la médecine Ayurvédique, On trouve des pharmacies spécialisées dans cette discipline. Les produits y sont dix fois moins chers qu’en Europe.
Les centres massages et écoles de massages ayurvédiques sont également nombreux à Rishikeh. Nous nous en sommes offert une nouvelle séance, et cette fois c’était magique. Il faut dire que c’était dans une école, et que les masseurs étaient très performants. Quand je dis, masseurs, il s’agit d’un masseur pour Alain et une masseuse pour moi. Nous ne sommes pas en Thaïlande ou au Cambodge (ce que déplore Alain ……….)
Enfin, Rishikesh est devenu également un haut lieu du rafting. Le Gange est très rapide ici, d’ailleurs il n’est pas conseillé de s’y baigner car les courants sont trop forts. De jolies plages bordent le fleuve, tout ceci est propice au farniente, et pour certains à la méditation.

Rajaji National Park
Rishikesh est tout près d’une réserve naturelle. Nous avons donc profité de la proximité pour aller la visiter.
C’est en jeep que nous avons parcouru cette réserve où de nombreux animaux vivent, et notamment quelques tigres, mais il était peu probable d’en voir, car le guide qui nous accompagnait nous a dit qu’il n’en avait vu que deux en quatre ans. De nombreux éléphants, et nous n’avons vu qu’un, mais ça fait quand même plaisir de voir un éléphant sauvage. En fait nous n’avons pas vu grand-chose, si ce n’est des chitals en grande quantité (des cerfs tachetés), deux sambars, des paons à foison, des petits perroquets vert vif, des kingfishers magnifiques et d’autres nombreuses espèces. Nous entendions leur chants mais ne les voyions pas non plus, et seulement les traces d’un ours noir jongleur. Pas de léopard, alors qu’il y en a. Bref nous sommes un peu frustrés. Le paysage est très beau, la forêt de teck, de manguiers et autres arbres, alterne avec des clairières herbacées et des lits de rivière à sec. Il n’y aura de l’eau qu’en juillet grâce à la mousson.

Haridwar 250 OOO habitants

Ville sacrée au bord du Gange. entourée de collines verdoyantes. Elle réunit de nombreux pèlerins chaque année pour le le Magh Mela, et tous les 12 ans des millions pour le Kumb Mela, (qui aura lieu cette année en Avril).
Cette ville est très agréable, mais n’est pas terrible pour y faire du shopping, sauf si on souhaite acheter des «  bondieuseries ».Les rues sont pleines de magasins de fleurs, fétiches, biscuits, riz soufflé, noix de coco, fruits secs, et que sais je encore. Tout ceci est destiné à offrir au Gange. L’ambiance est certes spirituelle mais en même temps très festive.
Le Gange à cet endroit est très rapide, alors par mesure de sécurité, des chaines sont installées sur la rive afin que les pèlerins puissent se tenir lors de leur bain. Nous avons testé la température de l’eau, elle est froide, et pourtant les Hindous nous affirment qu’elle est chaude. Je pense que leur foi annihile leur sensibilité. Dès le matin 7 heures ils sont dans l’eau.

Sur la colline est érigé un temple dédié à la déesse Mansa Devi. Tout au long de cette montée les marchands vendent des « prassad » (offrandes alimentaires) destinées à la déesse. De nombreux singes vivent ici, et il l faut faire attention, à ne pas se faire voler les paquets d’offrandes, ce qui arrive pourtant souvent.

Nous n’avions jamais autant vu de Sadhus qu’ici, certainement beaucoup plus qu’une centaine. Ces hommes qui ont renoncé à toute possession matérielle, se consacrent à l’étude des textes religieux et à la méditation. Ils vivent des dons des Hindous. Certains sont habillés « d’espace », c’est à dire nus. Nous en avons vu, c’est tout de même assez surprenant, de croiser un personnage aux cheveux très longs, nu parmi des milliers d’autres.

1er Mars, grande fête de Holi, nous arrivons à la réception de l’hôtel, quand le patron nous conseille vivement de remonter dans notre chambre, car, si nous partons nous promener, nous serons à coup sûr la cible des jeunes qui jettent de l’eau et de la poudre. Nous avons donc écouté ses conseils et sommes redescendus qu’à la fin de Holi à 14 heures. Notre matinée dans notre chambre n’a pas été trop longue, puisque nous avions un balcon qui donne sur le Gange. Et de là nous avions un spectacle permanent. Les Hindous viennent se baigner et faire des offrandes.

A partir de 13 h 30 les gens commençaient à arriver pour se laver de toutes les traces de poudre. Inimaginable, quand ils se trempaient, un cercle de couleur se dégageait d’eux tant ils en étaient imprégnés.
Les vêtements sont tellement sales qu’ils les jettent dans le Gange. Ce sont de dizaines et dizaines de nippes qui partent au fil de l’eau. On comprend vite pourquoi le Gange est si pollué à Varanassi. Aujourd’hui, ces vêtements étaient jetés car ils étaient sales, mais notre voisin de balcon, nous a dit, que les pèlerins qui venaient à Haridvar, apportaient des vêtements de leur défunt afin de les offrir au Gange. Il nous a même dit que les Indiens immigrés en Europe , rapportaient le corps de leur proche pour les offrir au Gange.
Haridvar est comme Varanassi, et d’autres nombreuses villes d’Inde, empreintes de spiritualité.