Dernier jour au Guatemala

Ce matin, 30 janvier, il fait toujours aussi froid, mais le courage ne nous quitte pas et nous partons en bus au marché de San Francisco el Alto, à une heure de route de Xela.

Ce marché a la particularité d’être le plus grand de la région, très coloré et pas du tout touristique, ce qui en fait tout son charme. Outre le marché de fruits, légumes, vêtements, il y a le marché aux bestiaux, et là c’est très intéressant. Ça couine, caquète, crie, grogne, bêle un peu partout sur le terrain de football, utilisé ce jour pour le marché.

IMG_6400 (Large)Les gens sont là avec leurs poules, poussins d’un jour, dindons, canards, oies, cochons, chèvres, vaches, chiens, chats, lapins, et on en oublie peut être.

P1030411 (Large)A ça s’ajoutent les stands de bricoles 2ème main, téléphones, télécommandes de télévisions, vieux robinets, vielles chaussures vieux vêtements, vieux jouets, bref vous l’aurez compris c’est pire que le marché au puces.

Pour terminer notre périple nous nous sommes arrêtés à San Cristobal afin d’y visiter la plus belle église du pays, mais ………elle était fermée.

 

Ce premier mois au Guatemala nous laisse une très bonne impression. Heureusement que nous n’avons pas tenu compte de tout ce que nous avions pu lire sur ce pays, à savoir l’insécurité constante. Certes nous avons vu des policiers armés devant les banques et certains magasins, mais ce qui est cocasse, c’est que les dits flics font volontiers la conversation avec les passants, au détriment de la surveillance. Nous, nous ne sommes jamais sentis en insécurité.

Pour terminer

Ce que nous avons aimé

  • L’accueil chaleureux des guatémaltèques
  • Les paysages très diversifiés
  • Le patrimoine construit Maya
  • La vie « no stress »
  • La gastronomie Guatemaltèque n’est certainement pas la meilleure du monde, mais nous l’avons quand même bien aimée.

Ce que nous n’avons pas aimé

  • Les détritus tout au long des routes, c’est un véritable fléau.

Photos

PS : Nous avons ajoutés 15 photos à la galerie précédente.

 

Quetzaltenango (Xela)

Nous reprenons un chicken bus pour Quetzaltenango, dans l’altiplano (plaines d’altitude). Les Guatemaltèques appelle leur ville Xela (prononcer Sheila).

On se demandait pourquoi ces bus s’appelaient ainsi, nous avons compris lors de ce voyage, en fait, les banquettes des bus prévues pour 2 écoliers américains, peuvent, selon les guatémaltèques accueillir 3 adultes et ….leurs bagages. Autant dire que ça coince souvent, nous en avons fait les frais. Ça n’est plus de la proximité mais de la promiscuité !!

La route qui mène à Xela est bonne, souvent à 4 voies, il s’agit de la panaméricaine. Notre bus est roi sur la route, comme d’habitude !

Nous montons en altitude et les forêts de sapins succèdent aux champs de maïs.

Le maïs est la base de l’alimentation guatémaltèque. Les tortillas (base de tout repas comme nous le pain) sont fabriquées à partir de farine de maïs, de chaux et d’eau. Dans les rues on entend les femmes les réaliser, elles prennent une petite boule de pâte et la tape entre leurs mains (comme des applaudissements), la pâte s’écrase en un disque de 10 à 15 cm diamètre et ensuite elles les posent sur une plaque de métal chaud pendant quelques minutes, les retournent, la tortilla est cuite.

Il y a bien sûr la fabrication industrielle, mais elles sont encore beaucoup fabriquées dans les petites échoppes.

P1030213 (Large)Xela est la deuxième ville du Guatemala, 200 000 habitants, perchée à 2300 mètres. Quelques beaux monuments sont à voir, mais hélas certains ne sont pas bien entretenus.

Les Quiche, sont nombreux dans cette région dont la femme la plus connue est Rigoberta Mechu, prix Nobel de la paix en 1992. Grande activiste pour le droit des indigènes.

IMG_6309 (Large)Nous resterons là une semaine, nous logeons chez Valéria (Airbnb), dans une très vieille demeure coloniale, tout près du « parque central », (toutes les villes et villages ont cette place centrale où les gens se rencontrent le soir, et où se déroulent souvent des animations) très pratique pour nous.

Nous avons accès à la cuisine, ce qui nous facilite la vie. Valéria et son mari Bryan sont franchement adorables, toujours prêts à nous rendre service, d’ailleurs ce seront eux qui nous réserveront notre bus pour le Costa Rica.

Le super marché, et le petit marché local sont à côté de notre maison. Chaque soir, si si, nous buvons un T’i Rhum citron, accompagné de nachos et avocats citronnés, hum !!!!

Le seul problème, est que la maison n’est pas chauffée (les autres de la région non plus) et les nuits sont très froides, 6° la nuit et 20° le jour. Ça nous rappelle le Yunnan en Chine ou Darjeeling en Inde.

P1030225 (Large)P1030227 (Large)Aujourd’hui dimanche, il est midi quand sur le parvis de l’église cathédrale on voit un monde fou, et beaucoup de prêtres et d’enfants de cœur. On avance pour voir, en fait il s’agit de la messe dominicale, comme tous les dimanches, le prêtre nous confirme, que ça n’est pas une cérémonie spéciale. Peut être mille, voire plus, de fidèles assistent à la messe, comme la cathédrale n’est pas assez grande, des centaines de petits tabourets sont installés sur le parvis, et des écrans géants retransmettent la messe.

Les gens ont revêtu leurs plus beaux habits pour ce jour dominical.

Et à la sortie de la messe de nombreux vendeurs ambulants sont là avec leurs petites douceurs que les fidèles achètent, et ça marche.

P1030247 (Large)L’après midi nous sommes allés visiter une église, ou plutôt la façade de l’église de San Andres Xecul. C’est certainement l’église la plus célèbre du pays, elle est jaune citron, avec ses anges multicolores, et ses couleurs flashi.

 

Puisque nous sommes installés là pour une semaine, nous prenons le temps de vivre.

Les levers sont un peu tardifs, car on est tellement bien sous la couette. A 8 heures le soleil est levé depuis longtemps, et il fait déjà chaud, du coup on prend le petit déjeuner dans la cour.

Et pour la douche ??? Trop froid le matin, on attend l’après midi quand il fait chaud.

Alain étant le roi de l’orientation, nous prenons des chicken bus très souvent et partons à la découverte de villages alentours.

P1030299 (Large)Aujourd’hui, il s’agit de Salcaja, très connu pour ses textiles faits main.

Une véritable merveille que ce marché, des tonnes de tissus brodés main et d’autres brodés industriellement, sont exposés à la vente. Les magasins de fils à broder sont pleins à craquer de bobines multicolores.

Les Huipiles (blouses), les cortes (jupes) et mecapales (ceintures) faits mains et brodés sont magnifiques.

P1030307 (Large)Dans ce petit village, l’église San Jacinto (1524) est la plus ancienne église d’Amérique centrale. Son extérieur est décoré de bananes et d’ananas en stuc, très original. L’intérieur est magnifique, un très beau retable couvre le chœur.

 

P1030323 (Large)Almolonga, un autre village d’altitude est spécialisé dans la vente en gros des légumes car la région est maraîchère, son marché est un festival de couleurs et d’odeurs, en fait un p’tit Rungis……

P1030354 (Large)Zunil encore un autre bled perdu sur les hauts plateaux, là, c’est pour son cimetière que nous nous sommes arrêtés, il surplombe le village face au volcan Santa Maria, les tombes y sont TRES modestes soit blanches soit turquoises, et toujours fleuries.

En redescendant, car oui, il a encore fallu grimper pour y aller, Nous avons vu un énorme attroupement de femmes Quiché, bien rangées à la queue leu leu, une photocopie de leur carte d’identité dans leurs mains.

On se demandait bien ce qu’elles faisaient là, dans leurs beaux costumes colorés.

P1030369 (Large)Eh bien, Leur Vice Présidente Roxanna Baldetti….. venait faire un meeting à Zunil . Et pour s’assurer des voix lors des prochaines élections, elle faisait distribuer un petit panier de victuailles à chaque femme, non, non, ça ne s’appelle pas de la corruption mais de la propagande. Ces femmes, pour la plupart analphabètes, voteront certainement pour elle aux prochaines élections.

Nous avons déjeuné à Zunil puis pris un Pickup, rien que pour nous deux, afin d’aller profiter de sources chaudes soufrées à 8 km.

La route qui y conduit est magnifique, sinueuse, les pentes sont couvertes de champs de légumes, la terre volcanique est noire, très fertile, mais ceci dit nous avons vu pas mal de magasins de produits phyto sanitaires issus certainement de chez ce bandit de Monsanto !!!!

Arrivés aux sources thermales, nous profitons d’un beau cadre, la végétation est luxuriante. Trois bassins se succèdent, le premier est à 40°, les deux autres moins chauds.

P1030387 (Large)L’eau soufrée descend via des veines du volcan et sort sur la roche à 60° environ. Nous avons beaucoup aimé cette séquence. Notre pickup reparti, nous ne savions pas comment nous redescendrions après la baignade. 8 Km  à pieds et en montagne, non, non pas aujourd’hui.

Françoise étant très bavarde, a lié conversation avec un homme qui « trempait » dans le bassin d’eau chaude comme elle, (nager étant impossible dans une eau à 40 °) très gentiment, il nous a proposé de nous remmener. Chouette alors, il nous a raccompagné jusqu’au parque central de Xela.

A notre arrivée, Valéria , notre hôte, nous avait déniché un transport pour Le costa Rica.

Samedi nous prendrons un minibus pour Guatemala (la capitale) puis un bus grand confort de la société TICA BUS, pour San José.

Un arrêt à EL Salavador au Salvador et un autre vraisemblablement à Managua au Nicaragua. Tout ça en trente quatre heures !!!!!!!!! La suite, au Costa Rica, on vous racontera.

Photos

Le lac Atitlan

Nous avions réservé la veille au soir des billets pour partir au Lac Atitlan.

Nous voici donc à l’avant du Chicken Bus pour un voyage de 3 heures.

Mais quel voyage !!! Il faut savoir que les chicken Bus en question sont des anciens bus scolaires Américains et Canadiens, rachetés par le Guatemala et relookés, mais surtout les moteurs sont changés pour des plus puissants.

Autant dire que ça déménage !!! On se croirait dans certains manèges chez Disney, la route de montagne est sinueuse.

Quand le virage tourne à gauche le chauffeur se retient à la portière et quand ça tourne à droite il se penche du même côté, comme sur une moto. Et les passagers dans tout ça ?? Eh ben ils ont intérêt de se cramponner sinon c’est la glissade dans l’allée, d’ailleurs ça arrive parfois.

Alain a eu souvent très peur, d’autant qu’une fois, nous étions dans la rue et il a vu un bus dont la roue arrière se soulevait dans un virage. Il paraît que chaque semaine il y a des accidents mortels. Sur les routes à 4 voies, ils sont les rois de la route, ils slaloment et d’ailleurs ce sont eux qui roulent le plus vite.

Du coup, on est un peu réticent pour reprendre ce genre de transport.

Bon, enfin nous arrivons sains et saufs à Panajachel, sur le lac Atitlan.

Ce lac serait l’un des plus beaux du monde, on ne sait pas si c’est vrai, mais nous le trouvons effectivement magnifique. Ce qui le rend très beau ce sont les 3 immenses volcans le Cerro de Oro, le San Pedro et l’Atitlan qui l’enserrent.

Il y a 85000 ans plusieurs éruptions volcaniques se produisirent dans la région, dont une très spectaculaire, appelée chocoyos qui projeta des centres jusqu’au Panama et en Floride.

De la chambre magmatique naquit une immense caldeira qui se remplit d’eau. Le lac Atitlan était né.

Il mesure 18Km sur 8 et profond de 350 mètres à 650 mètres.

Le lac est magnifique dès l’aube quand il est lisse comme un miroir.

Dans la matinée des nuages s’amoncèlent autour des sommets des volcans pour former un toit au dessus du lac et des vagues se forment.

IMG_6261 (Large)Il est peuplé de nombreux oiseaux, dont les très jolis Foulques macroules à tête blanche, appelés ici les gayeretas.

Autrefois, y vivaient les pato pocs, mais ils ont été exterminés lors d’un séisme.

Panajachel, 10 OOO habitants, est la ville la plus importante sur le lac. Nous y séjournerons 4 jours. Les indigènes y sont en majorité, notamment les cakchiquels et les tsutuhils. Autour du lac de nombreux villages sont accrochés à la colline ou bien le bordent. Des lanchas relient toute la journée les villages entre eux, c’est la façon la plus rapide pour aller de village en village. Certains sont assez éloignés, alors des pickups assurent le transport des gens. Nous en avons pris un pour aller à San Antonio Polopo. Nous étions plus de 20 personnes sur la plate forme du pick up. Au moins on peut dire qu’on vit au plus près de la population. C’est comme ça que l’on mesure la vraie vie des locaux.

IMG_6149 (Large)A propos de San Antonio Polopo, petit village de Tisserands cakchiquels, toutes les femmes et petites filles portent des Huipiles bleu turquoise et tocoyales bleu brillant dans les cheveux. Elles sont absolument magnifiques.

Une petite anecdote : Nous étions dans un atelier de tisserands, quand arrive un couple parlant français, Françoise se retourne, et croit les reconnaître. Mais où les a-t-elle vus ???

Elle demande donc à la femme si nous nous connaissons, celle-ci dit « Oui, il me semble également vous avoir déjà vu, mais où ?? »

Aux philippines l’an dernier ?? Ah oui nous y étions aussi.

Mais Françoise, subitement dit, non, non, ce ne serait pas en Indonésie en haut du volcan Kalimutu, à Florès ?

Eh bien oui, c’était là. Incroyable, mais vrai.

3 années de suite eux et nous avons choisi les mêmes destinations pour se retrouver dans un bled perdu au fond du Guatemala.

Louis et Marie ont proposé d’arroser ça autour d’un bonne Gallo, la bière nationale !!

Demain nous dînerons ensemble.

Bon revenons à nos moutons.

IMG_6269 (Large)Ces villages bordant le rivage du lac sont peut être en danger. En effet il y a quelques années le niveau de l’eau a baissé de 5 mètres pour ensuite remonter de 8 mètres. Ce qui a provoqué l’engloutissement de nombreuses maisons, et on peut d’ailleurs voir des toits de maison émergeant du lac et des palmiers à 5 mètres du rivage inondés jusqu’aux feuilles, curieusement, ils continuent de pousser.

Les gens de chaque village ont des costumes de couleur différentes, à San Pedro par exemple les huipiles des femmes sont brodés d’oiseaux, les hommes portent des pantalons courts, une grande écharpe nouée autour de la ceinture et portent le chapeau de cowboy.

A Chichicastenengo , les huipiles sont brodé de roses.

P1030056 (Large)Ce serait les conquistadors au XVI ème siècle qui auraient décidé que les indigènes soient différenciés de leurs villages par des costumes aux couleurs et aux ornements différents, une carte d’identité en quelque sorte. Du coup, les traditions perdurent, et aujourd’hui encore, la multiplicité des couleurs est un véritable festival quotidien.

 

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Le marché de CHICHICASTENENGO

Venir au lac Atitlan et ne pas aller au marché de Chichi (comme disent les guatémaltèques) serait une hérésie.

Ce marché a lieu tous les jeudis et dimanches.

Nous partons en minibus à 8 heures, la route est très sinueuse, les cultures dominantes à flanc de montagne sont le maïs.

Arrivés vers 9 heures nous nous dirigeons vers le marché, qui est un régal pour les yeux. Les gens des différents villages sont venus faire les courses, et on peut admirer tous les différents costumes locaux. Sur les marches de l’église les fleuristes ont étalé tous leurs seaux de fleurs.

Les Mayas ont accepté d’être évangélisés, mais néanmoins ils continuent à pratiquer leur traditions religieuses, si bien que leurs églises ne sont pas du tout comme les chrétiennes.

Il n’y a pas d’autel, de grandes dalles en pierre au centre de l’église servent aux pratiques cérémonielles.

Pas de photos, c’est interdit

Notre séjour ici, a été très agréable, nous sommes en altitude alors les nuits sont très fraîches, 10° environ, mais dès le matin le soleil est présent et la température monte vite, jusqu’à 25° dans l’après midi.

Demain nous partons à Quetzaltenango, mais les Guatémaltèques disent Xela et se prononce Sheila.

Et nous irons en ……………chicken Bus, car nous n’avons pas d’autre moyens de transport.
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