Minca

Minca est situé dans la Sierra Nevada, ce grand massif montagneux culminant à plus de 5000 mètres d’altitude, où les neiges éternelles  coiffent le cerro de Bolivar, et le cerro Cristobal Colomb

Minca est à 1/2 heure de la trépidante Santa Marta, nous prenons un taxi pour nous y conduire. La route est bonne et le paysage magnifique.

Nous avons choisi un super petit hôtel, qui fut autrefois un monastère. Autant vous dire que nous étions au calme.

De la terrasse du restaurant on contemple la montagne couverte de forêt primaire.

Les colibris y sont très nombreux, abreuvés par le personnel de l’hôtel, nous nous sommes régalés de la présence de  ces jolis petits oiseaux. Il y a énormément d’oiseaux dans  la sierra Nevada, Françoise y aura vu un très beau toucan. Sur les 1900 espèces d’oiseaux de la Colombie, 400 vivent dans la Sierra Nevada.

Ce village est traversé par un joli  rio où les gens se baignent, Il y fait beaucoup moins chaud qu’à Santa Marta, l’altitude étant  de 600 mètres seulement. Les possibilités de balades sont nombreuses, nous avons opté pour une randonnée d’une journée en moto. Il assez rare de trouver des locations de moto en Colombie, alors on en a profité.

Notre deuxième jour sera donc  consacré à la moto.

Il n’y a pas de route asphaltée, ce ne sont que des petites pistes bien  défoncées et sableuses, donc assez «casse gueule», mais Alain étant un super driver, nous ferons le tour sans problème.

Les paysages sont toujours très beaux. Sur la route nous ferons escale dans une plantation de café qui date de 1892.

Crée par un ingénieur anglais et revendue en 1950 à une famille allemande, qui poursuit encore aujourd’hui la gestion de la plantation. Toutes les machines datent de l’origine de la plantation sauf  une qui date de 1950. Nous la visiterons car elle n’a rien à voir avec celle de Don Elias à Salento. Ici ce sont 80 hectares de caféiers, en bio également. 22 personnes à l’année et plus de 50 pendant la récolte qui va de novembre à février. Une seule récolte par an, contre deux 2 pour Don Elias qui est dans une autre région.

En Colombie, seul l’arabica est cultivé, on dit que le café Colombien est le meilleur du monde, en tout cas les colombiens en boivent beaucoup.

La récolte de la plantation Victoria est vendue à la coopérative. Il est en est gardé une certaine quantité qui est vendue sur place. 

Plusieurs cascades sont  sur notre route, nous nous y arrêterons,  elles sont jolies, mais on vu mieux à Sulawasi en Indonésie.

Cette escapade de deux jours à Minca aura été très sympa, et une fois de plus nous attestons de la grande diversité des paysages.

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La Guajira

Nous n’avions pas prévu d’aller dans cette région de la Colombie, car selon le guide Lonely planet et d’autres medias, il était très difficile d’y accéder.

Après multiples  recherches, nous avons su qu’il était en fait possible de s’y rendre, et du coup nous avons décidé  de vivre l’aventure. La Guajira est la région la plus septentrionale de la Colombie, et du continent sud américain.

Nous avons pris  un bus  depuis Sant Marta pour Riohacha, capitale de la région, et de là, on a demandé  à notre hôtel de nous réserver une voiture pour 3 jours et deux nuit dans la Guajira.

Riohacha, est une très grande ville absolument sans intérêt, sa plage est immense bordée de cocotiers et un grand malecon où les gens se retrouvent le soir. . En journée on ne voit personne car il fait extrêmement  chaud.

Dès le lendemain matin nous partions avec un chauffeur, une Française et une Colombienne dans un énorme 4X4 Patrol.

Le territoire que nous allons visiter est celui des Wayuus. Cette population a  toujours résisté aux  conquistadors qui ont dû se replier au sud de la péninsule et ont crée Riohacha qui en deviendra la capitale du département

1er jour

Après une bonne heure de route asphaltée, nous arrivons sur une piste correcte. Notre premier arrêt fut les salinas de Manaure.

Ces salines, ont été créées il y a 60 ans pas des femmes, aujourd’hui ce ne sont que des hommes qui y travaillent. Le sel récolté peut fournir toute la Colombie.

Puis nous reprenons la piste jusqu’ à Urubia, une ville hyper poussiéreuse ou, les sacs en plastique   sont accrochés aux cactus et « décorent » le paysage. Il  n’y a pas  de pompe à essence et ce sont des revendeurs qui, sur les trottoirs et au bord de la route vendent le diesel dans des bidons et des bouteilles en plastique.

Notre chauffeurs fera le  plein ici, et emplira un autre bidon de 40 litres pour les 3 jours.

Nous « attaquons »  le désert fait de sable, cailloux,  cactus et arbrisseaux.

La population y est extrêmement pauvre, les maisons plantées au milieu de nulle part sont en bois de cactus, couvertes  en  palme. La plupart n’ont pas l’électricité, mais surtout, n’ont pas d’eau douce.

Les Wayuus ont un savoir faire extraordinaire dans la confection de leurs très beaux sacs, les mochilas, crochetés mains. Certains sont de véritables merveilles. Les chincharos  sont  tissés  à  la main. Ce sont des hamacs, mais beaucoup plus confortables.

Avant de partir pour cette randonnée, nous avions appris qu’il était bien de se munir d’eau en quantité suffisante et d’acheter des biscuits ou autres denrées alimentaires  pour les offrir aux enfants.

Parce que, ces enfants afin d’obtenir des friandises, tendent une petite corde en travers de la piste afin d’empêcher les voitures de passer. C’est une façon d’obtenir à manger. Ils sont toujours souriants, et  la situation nous émeut beaucoup. Camille la jeune française en versera même des  larmes.

Conseils pour les futurs voyageurs. Au lieu d’emporter des biscuits et des  bonbons, mieux vaut emporter de l’eau et du riz ou du maïs. Les sucreries que les chauffeurs préconisent font certes plaisir aux enfants, mais provoquent des caries, qui ne seront jamais soignées.

Ce peuple Wayuu, est  délaissé de la Colombie, et  certains Colombiens ne les considèrent pas comme citoyens.

Nous continuons donc notre escapade, quand, au beau milieu de nulle part, sous un soleil de plomb, et un vent à «écorner les bœufs »notre voiture se met à hoqueter et paf, elle s’arrête. Tous les quatre nous nous regardons circonspects………….mais notre chauffeur, certainement habitué à ce genre de situation, reste calme, ouvre le capot, bricole quelque chose et hop nous repartons.

Nous arrivons à Cabo de Leva, tout petit village en bordure de mer, ce bled est connu pour le kitesurf, il parait que c’est un endroit merveilleux pour ce sport. Nous y verrons effectivement de nombreuses voiles danser sur la mer turquoise.

Puis, après un déjeuner  copieux de poissons, du pargo, nous repartons pour le « pelon de azacur, un pain de sucre que nous avons gravi allégrement, une fois de plus. Et pour y découvrir un panorama  magnifique sur la mer et le désert environnant.

Puis nous irons  sur un promontoire appelé  el  faro, mais s’il n’y a plus de phare pour  profiter du  coucher du soleil.

Nous logerons à Cabo de Leva. Notre couchage sera  des chinchoros. Par manque d’expérience très certainement, nous ne passerons pas une très bonne nuit, mais au moins nous garderons ce souvenir.

En fait pour bien dormir dans un hamac il faut ce mettre en biais, ainsi le corps est droit. Nous avons pourtant suivi les recommandations, mais le résultat ne fut pas probant.

De plus nous étions assez près du générateur d’électricité qui ne fonctionne que la nuit comme par hasard.   

La douche froide au seau, mais ça se fut un plaisir, au vu de ce que nous avions mangé comme sable pendant la journée.

Très curieusement t, ici la mer est fraîche, Françoise n’y fera qu’un petit bain de pieds et Alain s’abstiendra.

2ème jour

Petit déjeuner à 7 heures, ah oui, car hier soir diner à 19 heures et coucher à 20H30, sous les étoiles.

Départ à 7H30.

On s’enfonce toujours plus au nord, l’environnement est de plus en  plus hostile mais paradoxalement les paysages sont à couper le souffle. Les quelques villages que nous traversons sont au paroxysme  de  la misère.

Les enfants réclament de l’eau, nous regrettons de ne pas en avoir apporté  plus. Leurs   perpétuels sourires  sont émouvants.

Après une matinée entre dunes, cailloux, terre craquelée, nous arrivons à Punta Gallinas, le bout du bout de la Colombie. Et là, habitent encore des wayuus.

Notre périple continue, quand nous arrivons à las Dunas de Taroa . Elle pourrait ressembler à la dune du pilat, mais en beaucoup plus grande,  le soleil y est brûlant et le vent emporte le sable jaune qui nous pique les jambes.

Nous descendons  jusqu’ à la mer, les filles se sont baignées mais pas nous, l’eau nous parait toujours trop froide.

Et il a fallu remonter…………. Dur dur dans le sable !!!!!!!!!!!!!

Puis, on reprend la route, quand,  devant nous, au fond d’une dune une voiture s’enlise  dans le sable.

Notre chauffeur s’arrête  quelques instants  au dessus, et certainement qu’il en avait assez d’attendre que la voiture se sorte d’affaire, décide de s’élancer, sauf que…, en bas, nous aussi on est enlisés et une troisième voiture fera la même chose.

Et là…….. Arrivent d’on ne sait où, des hommes pour nous aider à sortir de ce pétrin. Eux sont toujours souriants, quelle leçon !!!!

Enfin après une heure de boulot, les trois voitures pourront repartir.

Le soir nous serons dans l’auberge de jeunesse qu’Alexandra , une Wayuu, a installé la bas.

Le lieu est sympa mais l’environnement  toujours aussi hostile. Les quelques moutons essaient de brouter  les arbrisseaux et lécher les cailloux.

Nous dormirons dans un vrai lit en dortoir de 4 personnes. Nous serons avec nos deux copines.  

La bonne douche froide, enfin pas si froide que ça, étant donné la chaleur qui fait ici.

3eme jour

Départ à 7H30.

Les paysages sont toujours aussi spectaculaires, de temps en temps on voit un aigle voler au dessus de la voiture à la recherche d’un  petit animal,

Des chèvres sauvages broutent elles aussi les petits buissons et arbrisseaux.

Nous nous arrêterons près d’une  immense faille qui laisse voir la mer turquoise au loin. Vraiment ces paysages sont extraordinaires.

Puis plus loin, autre arrêt au bord d’une plage, où les coquillages s’y sont amoncelés par petits dômes, et plus loin encore une petite saline naturelle.

Et toujours, des cabanes, construite en bois de cactus, et toujours des enfants et leurs mères en attente de quelques victuailles.

Ces trois jours auront été   très intenses, et le souvenir  impérissable.

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Mompox

Dommage que les trajets soient si longs en autobus, mais enfin celui ci fut agréable car le confort du bus était impeccable, et heureusement car il nous a fallu 6 heures de Carthagène à Mompox.

En revanche le paysage n’est pas terrible, tout est desséché, la chaleur est insoutenable. Il y a beaucoup de fincas (fermes), et  les  troupeaux de zébus semblent fatigués. Les villages que nous traversons sont pauvres, les maisons sont recouvertes de palmes ou pire, de tôles, et avec la chaleur cela doit être insupportable.

Notre arrivée à Monpox fut rédempteur. Notre magnifique hôtel est au  bord du fleuve Magdalena, le plus long de la Colombie.

Martin, le propriétaire de l’hôtel nous disait que jamais  il ne l’avait vu aussi bas, si bien que la navigation s’en ressent.

Ce fleuve est aurifère et d’ailleurs devant l’hôtel on voit des orpailleurs. L’un deux avait une minuscule pépite dans un flacon.

Mompox fut jusqu’au début des années 1950, un village marchand, toutes les marchandises  des caraïbes transitaient par Monpox,  soit vers Carthagène soit sur Baranquilla.

L’avènement des routes asphaltées, et le boum du camionnage a fait que Mompox a perdu le monopole des transports. La ville  s’est alors  endormie, jusqu’à ce que le gouvernement décide de promouvoir ce village a des fins touristiques et culturelles. Oh, on est loin, des Salanto, Jardin et autres, et pourtant ce village a beaucoup à offrir, en terme d’histoire et de villégiature  sur les bords du grand fleuve.

Martin, nous disait qu’un pont sur la Magdalena était en phase d’être terminé  et que lorsqu’il sera fini, Carthagène ne sera plus qu’à 3 heures au lieu de 6 actuellement, et du coup le tourisme se développera beaucoup mieux

Gabriel Garcia Marquez se serait inspiré du village pour y écrire 100 ans de solitude. Cependant personne ne se souvient avoir vu l’écrivain venir à Monpox.

Chaque année, Monpox accueille un grand festival de jazz.

Nous nous sommes beaucoup plus dans cette  ville, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1995. Elle est considérée, comme le berceau de l’orfèvrerie colombienne. Son filigrane est admiré dans le monde entier.

Enfin, Simon Bolivar est venu à 6 reprises à Mompox et d’ailleurs ce village a été le premier a proclamer son indépendance en 1810.

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