Arequipa

Nous partons pour Arequipa à 22 heures de la station des bus Cruz del Sur comme d’habitude. On nous donne un petit en cas pour le lendemain matin et nous nous installons en « classe affaire ».

Les sièges sont hyper larges, écran télé, les sièges s’inclinent à 160 ° environ, ce qui est très confortable.

La nuit se  passe assez bien et à 9 heures nous arrivons à bon port.

Un taxi et 15 minutes plus tard nous étions chez Rosa. Nous avions réservé un appartement sur Airbnb. Nous sommes très très bien installés, dans un grand appartement, pas très loin de la plaza de armas. Vous pourrez constater qu’on parle de la plaza de armas pour toutes les villes du Pérou, eh bien oui, chaque ville a sa plaza de armas, plus ou moins belle, bien entendu.

Nous nous habituons rapidement à l’altitude,  2350 mètres, mais il faut dire que nous sommes allés doucement cet après midi.

Nous avons visité bien sûr la magnifique plaza de armas, bordée d’arcades et la très belle cathédrale du 17 ème siècle  avec ses deux clochers, ses 70 colonnes et ses 3 portes, ce qui en fait un monument assez insolite, en fait sa façade est l’un des côtés. L’intérieur est assez joli, mais l’intérêt reste l’extérieur. Elle est construite en sillar (pierre volcanique blanche) et a été reconstruite ou réparée après chaque séisme, le dernier date de 2001.

La place  avec sa jolie fontaine est très visitée, les familles s’y retrouvent et passent du temps sur les bancs, à l’ombre des grands palmiers.

Aujourd’hui un événement particulier se déroulait sur la place. En fait une campagne pour le sauvetage des oiseaux et autres animaux marins victimes de la marée noire du nord de Lima  était lancée. Il s’agissait de récupérer des cheveux afin qu’ils servent de tampons pour absorber le pétrole brut sur les animaux englués. Ainsi nous avons vu beaucoup de personnes proposer leurs  cheveux afin de faire un geste pour  la faune. Belle initiative.

Ici les femmes ont toutes les cheveux longs ce qui a facilité  la tâche. Les hommes ont participé aussi, mais il fallait que la longueur des cheveux soit d’au moins 2,5 cm. Du coup nous ne pouvions pas proposer les nôtres, surtout pas Alain qui doit avoir 1cm sur le crâne. Une petite anecdote, nous avons remarqué que les femmes et les  hommes d’un certain âge n’avaient  pas  de cheveux blancs …. Et pour cause ils doivent se teindre les cheveux, au vu du nombre incroyable de magasins de teintures pour cheveux ! C’est un commerce très lucratif.

Puis nous avons fait un tour dans  le quartier San Lazaro, ses petites ruelles étroites en font un endroit charmant et très calme, et c’est dans ce quartier que l’on trouve les meilleures picanterias (restaurants de specialités).

Notre première journée fut déjà bien riche en découvertes.

Ce matin dès 9 heures nous nous dirigeons vers le célèbre monastère Santa Catalina. Nous prenons une guide francophone, ce qui paraissait indispensable pour mieux comprendre la vie monacale du 16 éme siècle à Arequipa, et la vie y était plutôt agréable. Fondé en 1570, par Dona Maria jeune veuve, fille d’un riche noble, Diego Guzman.

 Ce monastère n’a  été  ouvert au public qu’en 1970. Quelques nonnes y vivent encore en parfait isolement.

Au 16 ème siècle les familles riches envoyaient leur deuxième enfant au couvent avec une forte dot. Les nonnes vivaient richement, elles avaient leur servante, et leur mission était de prier 10 heures par jour.  Elles avaient la vie très facile avec servantes, beaux meuble, belle vaisselle et excellente nourriture issue des légumes de leur verger. Et si le deuxième enfant était un garçon, il devenait moine.

Ce monastère de 20 000 mètres carrés est une ville dans la ville.

Se promener dans les rues de ce monastère aux couleurs ocre, bleue, blanche, est une source de bien être ; d’autant que les touristes ne sont vraiment pas nombreux actuellemnt. Les fleurs et jardins sont magnifiques.

Puis sortis deux heures plus tard,  nous sommes allés au marché couvert  San Camillo, la structure a été  réalisée par Eiffel.

On y trouve de tout, mais le marché aux fruits et légumes est particulièrement  beau.

Ensuite direction à pied dans le quartier  Yanahuara, calme et très résidentiel avec ses maisons coloniales.

Son très beau parc et son mirador naturel qui permet de  découvrir le volcan Misti et la ville d’Arequipa ; mais  il est déjà 14 heures et les nuages sont déjà accrochés  à  la montagne, et nous ne verrons pas grand-chose. Oui Arequipa est construite au cœur de nombreux sommets  de plus de 5500 mètres d’altitude.

On reprend un taxi jusqu’à la plaza de armas et nous décidons  d’aller visiter le musée  Santuarios Andinos. Alors là aussi on prend un guide francophone et nous allons continuer à découvrir la culture Inca. Dans ce musée, on y voit des objets retrouvés sur des momies  très bien conservées. Et le clou est Juanita, cette  petite fille de 12 à 14 ans  sacrifiée  par les incas. Pour être offerte aux Dieux. Pour les Incas, les montagnes étaient des dieux. Juanita a été retrouvée en 1995 par un alpiniste Péruvien et un archéologue américain. Juanita s’appelle ainsi en hommage à l’archéologue qui appelait Johan Reinhart. Cette momie vieille de 500 ans a permis des découvertes extraordinaires sur la culture Inca. Juanita  est conservée dans la  glace à moins 20 degrés.

 Arequipa se situe sur la plaque tectonique sud américaine et la plaque de Nazca et du coup les tremblements de terre sont très fréquents. Notre guide du monastère nous disait qu’il fallait vivre avec ça et ne pas trop y penser. Françoise lui fait remarquer  qu’elle avait eu l’impression d’avoir vu le gros lustre du cœur de l’église bouger.  Eh bien elle a dit que c’était peut être une mini secousse.

Il y a des gens plus réceptifs aux mouvements telluriques et quand ceux-ci  disent que ça bouge eh bien il faut les croire et se mettre en sécurité. Bon on espère que la terre ne bougera pas trop pendant notre séjour.

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Nazca

Nous partons à 10 h d’Ica pour arriver  3 heures plus tard à Nazca.

Nous roulons sur la route Panaméricaine qui part de l’Alaska et se termine à la terre de feu en  Argentine. Le paysage est très impressionnant, nous sommes dans le désert de Nazca. De temps en temps on traverse des villages hyper poussiéreux, très pauvres.

Sur cette route, il n’y a  quasiment que des camions, Péruviens, Boliviens ou Chiliens.

Arrivés à la gare des bus Cruz del Sur, nous prenons un taxi qui nous conduit à notre petit hôtel «la maison de Lydia» qui a une piscine, toute petite piscine. On pose nos affaires, et repartons déjeuner. Nous trouvons un tout petit restaurant, où nous avons très bien mangé pour 2,5€. Ensuite visite de la ville qui est aussi moche que Ica, mais qui est connue du monde entier pour ses fameuses lignes, encore aujourd’hui sujet de discutions entre archéologues.

Nous avons donc pris un chauffeur/guide pour le lendemain. Le programme sera :

Les lignes de Nazca, le cimetière de Chauchilla, les pyramides de Cahuachi, l’aqueduc d’Ocongalla.

A 9 heures, ce matin Juan Carlos vient nous chercher à l’hôtel avec son petit taxi jaune qui ressemble à une 4 chevaux d’antan, qui a un compteur bloqué à 40 kilomètres /heure, qui n’a plus de pare soleil, qui a une boite à gants qui s’ouvre au moindre chaos, mais qui a Jésus qui pend au dessus du pare brise, mais qui a des sièges relativement confortables. En plus elle roule au gaz !

On commence donc par aller au mirador qui permet de découvrir quelques lignes, c’est à 20  kilomètres environ. On s’acquitte d’un droit d’entrée et on monte tout en haut du mirador de 13 mètres de hauteur. De là haut nous découvrons  des lignes qui représentent  un lézard, un arbre, une main.

Ces lignes ont été découvertes seulement en 1939, puis plus tard Maria Reiche, une archéologue allemande a dédié sa vie à l’étude de ces mystérieuses lignes tracées dans une plaine aride de 500 km², elles dateraient de 900 avant J.C. et 600 après J.C. Elles auraient été réalisées  par les Paracas et les Nazca. C’est en tout cas quelque chose de fascinant et tellement mystérieux. Selon certains archéologues  ces lignes seraient en lien avec le cosmos. Il y a eu énormément de théories plus ou moins fantaisistes sur ce que sont ces lignes.

Outre le mirador, on peut survoler les lignes en petit avion. C’est la meilleure solutions pour voir l’ampleur du site.

Puis nous avons repris le taxi pour nous diriger vers l’aqueduc de Ocongalla, là encore ces aqueducs datent des Nazcas, ils permettaient d’irriguer les terres afin de les cultiver. Aujourd’hui encore on utilise le système pour irriguer la région.

Ensuite nous ferons une quinzaine de kilomètres sur une piste et nous arrivons à un site absolument incroyable. Il s’agit du centre cérémonial de Cahuachi. Ce sont les Nazca qui ont construit ces pyramides entre 370 avant J.C et 550 de notre ère. La construction est en adobe (terre séchée au soleil). Ce centre représente 25 km², mais il n’est pas complètement désensablé.

Pour terminer notre très belle excursion, nous avons pris la route du sud pour Chuchilla. Le passage incontournable quand on vient à Nazca. On arrive dans un ossuaire Nazca vieux de mille ans. Ce cimetière a été découvert après que des pillages eurent été faits. Il offre un spectacle rare et fascinant. On y découvre des momies en position fœtale, assez bien conservées. Les  cheveux des Nazcas mesuraient parfois 2 mètres, d’ailleurs on voit très bien les cheveux implantés  sur le crâne. On peut voir les tissus encore en relatif bon état. Des céramiques également sont dans les tombes mais il  manque certainement les objets en or, en argent et en pierre précieuses.  Ces momies au fond des tombes de 1,5 mètre environ sont encore en bon état car le sol est sec et qu’il ne pleut que 3 jours par an dans ce désert.

A part ça, le Cerro Blanco, la dune la plus haute du Pérou et l’une des plus hautes au monde, elle  culmine à 2078 mètres, avec un dénivelé de 1176 mètres. Les plus courageux peuvent la gravir en 4 heures et la descendre en skis en quelques minutes.

La région possède beaucoup de mines de cuivre, d’or et d’argent. L’agriculture est importante, on y cultive  les avocats, les mangues, (dont nous faisons une cure), les asperges, les cactus à cochenilles, qui serviront pour la cosmétique.

Une journée dans cet environnement aride et austère, c’est bien,  mais la chaleur extrême, le sable, parfois le vent ça fatigue. Du coup en rentrant nous sommes retournés au petit restau d’hier, puis sommes rentrés et pris la douche bienfaitrice.

Dernier jour à Nazca, nous prenons un super guide francophone qui nous emmènent visiter les immenses aqueducs de Cantalloc.

Au nombre de treize, ce sont de véritables œuvres d’art, antisismiques, et d’ailleurs depuis 1000 ans, bien peu se sont écroulés, et  pourtant  les tremblements de terre sont très fréquents.

Nous découvrons également des lignes, en  formes de trapèzes assez énigmatiques, Comme nous le disions hier, de nombreuse hypothèses ont été émises quand à leur utilité. Cet endroit a été proposé comme piste d’atterrissage d’extra terrestres, mais attention, à l’époque des Nazcas, il y a 1000 ans. Et le comble notre guide nous disait que de très nombreuses personnes optent pour cette hypothèse, des Américains, européens, et Japonais. Nous, nous optons plutôt aux résultats d’études Maria Reiche.

Puis nous avons fait un stop à las Paradones, un lieu en partie détruit pas des pilleurs .Il s’agissait d’un ancien poste de contrôle Inca. Voilà notre séjour à Nazca nous a enrichit de nouvelles connaissance, ce soir nous prenons le bus de nuit pour Arequipa.

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Ica

Nous sommes donc partis de Paracas en bus avec la même compagnie que pour y venir : Cruz del Sur. Il parait que c’est la meilleure dans cette région.

On doit dire que cette fois, notre plan n’était pas le bon plan. Très tôt nous nous sommes aperçu que deux nuits suffiraient à Ica, alors que nous en avons pris trois. Heureusement que notre logement est grand, fonctionnel et au centre de la ville tout près de la plaza de armas. Nous posons nos affaires et partons faire des courses pour notre dîner,  on constate que cette ville est extrêmement sale, poussiéreuse, que les rues sont défoncées et qu’il y fait extrêmement chaud. Nous sommes tout près du désert, et du coup les nuits sont fraîches. En fait Ica, a beaucoup de mal a se relever du tremblement de terre dévastateur de 2007. La cathédrale a été complètement reconstruite. Mais bon nombre d’édifices sont encore en travaux et les maisons particulières ont été rebâties à la hâte.

La plaza de armas n’a rien d’extraordinaire, ce matin, un petit centre de vaccination y était installé.

On voit très vite que cette ville a souffert et du coup le niveau  de délinquance a augmenté.

Nous avons donc contacté un guide par l’intermédiaire de notre logeuse afin qu’il nous emmène découvrir le coin. Car ce que l’on n’a pas dit c’est que la région d’Ica, bien qu’elle doit désertique, possède les plus beaux vignobles du Pérou, et du coup nous sommes allés dans des bodegas, déguster du vin et le fameux Pisco. Ce Pisco, est un marc de raisin un peu comme le cognac.

Les vins péruviens sont plutôt doux, et franchement ils ne nous ont pas emballés. Notre guide était un peu triste que nous ne soyons pas fan de leurs vins.

Puis une autre balade nous a emmenés voir le palmier à 7 branches de 350 ans. Ce palmier curieusement, a poussé  horizontalement et a développé 7 têtes. Du coup bien entendu les légendes autour de cet arbre se sont multipliées, et les pouvoirs de ce palmier sont multiples…….. Au Pérou, le mysticisme est très présent, et chaque région  a son histoire. Puis chemin faisant nous avons fait une halte dans le parc où se trouve la sorcière de Cachiche, qui, elle aussi a des pouvoirs .Elle attire beaucoup de monde. Ces deux visites ne nous laisserons pas de souvenirs impérissables.

En revanche, ce dont on  se souviendra, c’est que nous avons déjeuné dans l’un des innombrables restaurants touristiques  dans les vignobles, et quand soudain, on voit arriver Camille et Faustine nos charmantes copines connues à Paracas. Nous avons bien entendu passé quelques bons instants avec elles.

Aujourd’hui nous partons revisiter la ville d’Ica, bien qu’elle ne soit pas belle, nous avons visité el templo del senor de Luren,  toute neuve rebâtie, après le séisme de 2007 de magnitude 7,9. Puis nous avons déjeuné dans un petit restaurant, ou plutôt une cantine à trois francs six sous, mais nous  avons eu l’estomac bien rempli.

L’après midi fut consacré à Huacachina, il s’agit d’une oasis bordée de palmiers, à 6 Km du centre ville. Elle est l’un des lieux les plus étonnants du désert côtier péruvien. Le problème est qu’elle s’assèche à très grande vitesse, ceci à cause du réchauffement climatique. Elle aurait pu être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais du coup ce ne sera pas possible. Antérieurement il y a eu jusqu’à sept oasis dans cette région, mais elles se sont asséchées  successivement. On peut faire du buggy dans les dunes, du ski et du sandboard, du coup dans le village qui borde la lagune, de nombreux hôtels s’y sont installée, la jeunesse y fait beaucoup la fête. Nous avons grimpé une dune, et ça nous suffit, on est loin de la dune du Pilat qui parait bien naine à côté des dunes de Huacachina.

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