Bali : Région de Canggu

Nous quittons Sumbawa  en avion, car repartir en bateau  de cette île, n’était  guère envisageable, à moins de faire le voyage sur deux jours.

Du coup c’est avec la Lion Air que nous sommes rentrés à Bali en faisant une courte escale sur l’île de Lombok.

Arrivé à Denpassar nous avons pris un taxi pour Canggu où nous avons réservé un  hôtel pour 9 jours.

Et là…. Nous avons fait un loupé dans le choix de la destination.

En effet, Canggu était encore, il y quelques années un bled agréable, rizières forêts etc…

Mais le tourisme s’est considérablement développé et il y a maintenant beaucoup d’expatriés du monde entier, et beaucoup d’hôtels se sont construit.

Les boutiques de luxe  et les  restaurants occidentaux ne manquent pas.

Heureusement nous avons fait le bon choix d’hôtel. C’est une gentille famille hindoue qui a construit ce petit hôtel de 10 chambres dans leur enclos familial. Il est au fond d’une impasse bordée par une petite rizière, nous sommes très bien. La piscine est à 3 mètres de la porte de notre chambre.

Et heureusement, nous avons un scooter pour tout notre séjour, car dans la  région proche, à moins d’être surfeur, il n’y a pas grand chose à faire.

La plage la plus proche de chez nous est immense, mais le  sable noir certes très doux  n’est pas séduisant.

Les surfeurs en revanche sont très heureux.

Donc avec notre scooter nous avons commencé à visiter l’arrière pays qui est encore très authentique.

La visite du Pura Dalem Kahyangan Kedaton nous a beaucoup plus, c’est l’un des plus anciens de Bali, et peuplé de plus de 1000 singes sacrés  qui vivent  dans le  temple mais également dans la belle forêt environnante. Ils sont nourris de patates douces par les fideles.

On y voit aussi ces animaux !!!

On ne peut visiter ce temple qu’accompagnés d’un  guide muni d’un bâton au cas où un primate  envisagerait de faucher les lunettes d’un visiteur ou fouiller dans son sac. Ils sont tellement nombreux qu’il faut faire attention.

 Une fabrique de chocolat se trouvait sur notre route, nous l’avons visitée et avons fait une dégustation. En fait nous n’avons pas trouvé que ce chocolat était   extraordinaire. 

Ce soir nous avons profité d’un beau coucher de soleil sur la mer, en sirotant des jus de fruits frais.

Ce matin nous partons visiter le fameux temple Tanah Lot édifié sur un îlot rocheux battu par les vents. Il serait l’œuvre de Nirartra, un prêtre  du 15eme siècle. C’est  en quelque sorte le Mont saint Michel Balinais. Pour les Balinais il s’agit d’un des temples de la mer les plus vénérés. Nous l’avons visité en début de matinée, heureusement car l’après midi la foule arrive. Il faut dire que ce temple est très photogénique.

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Sumbawa Bésar

Nous quittons la côte ouest pour le nord de l’île. Bien qu’il soit difficile d’identifier le nord  à cause de la configuration de cette île qui est  toute tordue.

Nous avons choisi le taxi car avec un bus il nous aurait peut être  fallu 10 heures pour arriver à Sumbawa Besar, la deuxième ville de Sumbawa. Bima à l’est étant la capitale de la région.      

L’île de Sumbawa  est entrée tragiquement dans  l’histoire  en 1815. L’éruption du volcan Tombora qui culmine à 2850 mètres  a détruit toute l’île. Il y eut à l’époque des répercutions planétaires, ce qui en a fait une année sans soleil, dit on. Avant l’éruption il culminait à  4300 mètres. Ce serait le volcan le  plus meurtrier de l’histoire.

Sumbawa compte 1 500 000 habitants et Sumbawa Besar 52 000. Cette île est pauvre, on y cultive le haricot, le maïs, le riz. L’élevage des vaches et des chèvres est important.

Mais  depuis 2000 une mine d’or à ciel ouvert  est  opérationnelle et emploie plus de 8000 ouvriers, c’est certainement intéressant d’un point de vue économique mais pas écologique.

Sumbawa Besar est une ville sans intérêt. Les infrastructures hôtelières sont assez rares et souvent en mauvais état. On a eu de la chance en  choisissant notre hôtel qui est très bien, certes un peu excentré, mais nous avons un scooter donc pas de souci.

Le  grand marché du matin est très sympa, les gens voient tellement peu de touristes occidentaux, que  bien entendu on nous salue beaucoup et on nous demande d’où on vient. Une petite fille d’environ 7 ans, en voyant Françoise a eu peur, elle la regardait en reculant d’un air effrayé. On peut penser qu’elle n’avait jamais vu une femme blanche et en l’occurrence âgée aux cheveux gris. Les indonésiennes et le indonésiens se teignent les cheveux jusqu’à tard dans leur vie.

On constate que les étals de marchands n’ont pas beaucoup de fruits et légumes. On est très loin des beaux marchés vietnamiens ou Thaïlandais.

 Les gens sont extrêmement accueillants.  La plupart ne parle pas anglais et heureusement que nous avons notre traducteur Google, car lorsque nous sommes  dans la campagne, il est impossible de  se faire comprendre par les habitants.

Initialement en venant à Sumbawa Besar, il était prévu d’aller sur l’île de Moyo. Cette petite île paradisiaque est parait il, extraordinaire mais il n’est pas facile d’y accéder. Du coup en arrivant à l’hôtel nous avons pris un taxi pour aller jusqu’à l’embarcadère afin d’avoir des informations sur les horaires des traversées. On nous dit de revenir le lendemain matin pour 11 heures, un bateau partira.

Donc le lendemain nous étions à 9h30 au dit embarcadère sauf que……..on nous dit que le bateau ne partira qu’à 14 heures d’un autre embarcadère, car la mer est actuellement trop  mauvaise. OK, le taxi nous emmène  à l’autre port, et on nous dit d’attendre  14H. Ok, mais il n’y a pas de salle d’attente. On se colle à l’ombre sous un arbre assis sur des gros tuyaux et on attend. Pendant ce temps des ouvriers déchargent une camionnette et empilent le tout sur le bateau.

L’officier du port (c’est comme ça qu’il se présente) nous dit que si on veut, on peut partir en Hors bord mais que ça coûte cher. Effectivement c’est 20 fois plus cher qu’avec le bateau public, on décline cette proposition.

Bon on va attendre, quand vers 13H  on nous apprend que le bateau ne partira pas ce jour à cause d’une mauvaise météo, et qu’il faut revenir demain. Du coup, on décide d’annuler ce voyage et  de rester à Sumbawa Besar.

On appelle l’hôtel où nous avons dormi et on reprend 5 nuits.

Alain avait déjà réservé l’avion pour le 28 à Bali, on est donc coincés.

Qu’à cela ne tienne,  notre scooter nous permettra de découvrir la région.

La pauvreté est flagrante à la campagne et même en ville.

Nous avons appris que cette région  est spécialisée dans la fabrication des Ikats. Les Ikats sont une technique traditionnelle  de tissage de fils préalablement  teints. Les motifs se dévoilent  seulement au cours du processus  qui nécessite une mise en œuvre  longue et complexe.

Du coup, nous sommes partis dans un village, Poto, réputé pour le talent de  ses tisserandes.  Il nous aura fallu interroger des gens pour trouver le village et savoir où trouver une tisserande.

En fait il n’y a pas d’atelier à proprement parler. C’est chaque femme dans sa maison qui tisse.

Elles sont une centaine à faire ce travail appris dès le plus jeune âge

Une dame nous emmené chez l’une de ses copines qui, justement était au travail.

Elle tissait un magnifique Ikat avec fils d’or rajoutés.

Pour faire cette pièce il lui faudra un mois de travail  complet pour le faire et elle le vendra  2 millions de ruphias (soit 120 euros).

Evidemment ça fait peu pour vivre avec 120 euros par mois, alors elle a une petite rizière qui compense.

Sa maison est sur pilotis, TRES sobre. Elle a deux enfants.

Ce sont des gens riches qui lui achètent ses Ikats, destinés à  des cérémonies mais les ikats peuvent être utilisés pour la décoration des maisons.

Cette rencontre a été très chaleureuse.

La ville de Sumawa Besar, n’attire vraiment pas,  seul, l’ancien palais du sultan mérite la visite.

Cette édifice tout en bois construit en 1885, est aujourd’hui inoccupé. La visite serait intéressante si les descriptions n’étaient pas qu’en Indonésien.

Le quartier est assez plaisant,  certaines petites maisons sont coquettes. Lors de notre balade nous avons été accostés par des ouvriers qui montaient un chapiteau sur la rue, pour une fête. Ils ont souhaité que nous les photographiions, ce que nous avons fait. Du coup les gens chez qui ils travaillaient sont venus nous voir et nous ont proposé de boire un café et manger des pancakes.

Une jeune femme nous dit  que sa sœur se mariait mardi et qu’ils étaient en grands préparatifs. Effectivement, des tentures, des lumières des tapis des coussins etc …. Sont déjà installés.

Nous avons fait la connaissance de la future mariée qui a bien entendu, voulu des photos. Ses tantes nous ont habillés de beaux vêtements de cérémonie et nous n’avons pas coupé aux photos. Toute la famille est très accueillante, la future mariée nous a invités à son mariage mais hélas nous serons repartis pour Bali.

Bien entendu nous ne pouvions pas quitter Sumbava sans aller sur une plage. Il y en a beaucoup mais peu sont intéressantes, car très sales. Le plastique ici est un véritable fléau et  les gens n’ont aucune notion de la préservation de l’environnement. Il faut dire qu’ils sont préoccupés par leur quotidien et que l’avenir de la planète n’est pas franchement leur problème.

Le dernier jour de notre séjour à Sumbawa nous sommes retournés à  Kankana beach, nous sommes les seuls. Sauf qu’une heure plus tard, un énorme groupe d’Hindous est descendu du temple voisin pour une cérémonie, une de plus.

Sumbawa est a forte dominante  musulmane, les mosquées y sont innombrables, cependant  nous avons vu une toute petite église «  San Gregorio ». Le curé de cette paroisse ne doit pas être débordé par ses fidèles.

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Sumbawa : La côte ouest

Après ces 6 jours dans les Gili, nous partons pour une nouvelle aventure.

Nous quittons Gili Meno à 8 heures pour Bengsal sur l’île de Lombok. Arrivés à Bangsal, un taxi  nous attend  (arrangé hier avec un garçon qui vend des bijoux en coquillage sur la plage)

Il est là avec le chauffeur de taxi. Il nous propose de nous emmener chez lui  pour boire un café.

OK ça marche on y va. Il nous explique que sa maison est neuve car reconstruite suite au tremblement de terre de 2018.

Il habite un quartier pauvre, sa femme ne travaille pas, lui vend ses bijoux, ils ont deux enfants en bas âge. L’eau du puits de la  cour est le seule point d’eau (potable selon eux) alors qu’en Indonésie l’eau du robinet n’est pas potable. Sa femme nous offre des petits gâteaux faits maison, ce sera pour le voyage nous dit elle.

Ainsi nous partons en taxi avec Azir jusqu’à Mataram, capitale de la province de Lombok, puis nous prenons un bus à 15 heures et traversons Lombok afin d’y prendre le ferry  pour Poto Tano sur Sumbawa.

Il lève l’ancre à 17 heures. Il est complet et nous sommes les seuls occidentaux sur ce grand navire. Autant dire que nous sommes souvent salués. A Poto Tano notre minibus reprend la route jusqu’à Taliwang à 30 kilomètres, Le chauffeur de bus nous a proposé moyennant rétribution,  de nous emmener au  village où se trouve notre hôtel, ce que nous acceptons vivement, et on a bien fait car il est tard, et on ne sait pas si nous aurions trouvé un taxi sur le port. Nous voici donc sur Sumbawa qui fait partie des petites îles de la Sonde. Sur la route nous avons vu des jeunes gens munis de bâtons en bordure de  forêt. En fait la nuit ils traquent les petits oiseaux chanteurs qu’ils revendront plus tard.

Avec quelques difficultés, on arrive à trouver notre logement, oui, on ne peut pas dire que ce soit un hôtel. (Nous l’avons reservé sur Booking !!! à pas cher certes, mais on ne recommencera pas. 

A 22 heures nous arrivons enfin chez Ade, très accueillant, il nous présente notre logement, et ô grande, très grande surprise, ça n’est pas du tout comme dans la description sur Booking. Nous sommes dans une toute petite ferme, Ade a construit ce logement pour les quelques touristes de passage dans le coin. Sa maison est juste en bordure de mer.

 Donc pour résumer nous avons une CABANE, avec l’électricité, un matelas au sol, une moustiquaire, et à côté une autre cabane où se trouve le WC à la turque, et un robinet d’eau sur lequel on branche un tuyau d’arrosage qui sert de douche. Et le pompon, une soit disant cuisine, avec un réchaud sans gaz, une bonbonne d’eau potable et deux casseroles.

En face de notre cabane habitent papa bouc, maman chèvre et bébé chevreau, sinon dans  la cour poules coqs et poussins se baladent allégrement, et tentent même de venir chez nous.

Deux chats très affectueux nous ont pris d’amitié.

Ade vit avec son épouse, ses deux enfants et ses parents. Leur maison est sur pilotis. Ce sont des bugis, une ethnie établie dans  cette région depuis très longtemps, mais les Bugis sont issus de l’île de Sulawasi.

Ade est agriculteur, il cultive le maïs et les algues, son père est pêcheur. Cette famille est pauvre mais heureuse.

Le village de Bugis est très mignon, certaines maisons sont décorées avec goût. Le soir on voit les enfants prendre leur bain dehors dans une grande bassine, ça rappelle vraiment les années 1950 en France.

En soirée également les gens se regroupent sur leur terrasse de bambous et discutent,

Nous resterons deux nuits et ce sera suffisant. Mais pendant ces deux jours nous apprendront beaucoup.

fait par les enfants

La culture de l’algue verte par exemple.  Elle cultivée ici et est exportée sur Bali, Flores et Sulawasi.

Nous avons fait de très belles balades en scooter sur des routes qui ressemblent aux montagnes russes bordées de belles forêts. Toutes les plages sont sublimes.

Les gens sont extrêmement gentils et sont étonnés de voir des occidentaux dans leur région. Nous avons été photographiés plusieurs fois en leur compagnie, ça doit être un must que de poser avec des  occidentaux.

Après  ces deux jours insolites nous choisissons un autre hôtel à Maluk à 30 kilomètres, mais comme il est difficile de trouver des hôtels,  nous sommes dans  un hôtel pour surfeurs, mais presque vide, nous sommes 4, avec un jeune couple d’anglais surfeurs.

Nous sommes très bien installés avec  une vue imprenable sur l’ocean.

Maluk est une petite ville moche, pauvre, mais les alentours sont magnifiques, les énormes forêts, les collines, les rochers et la mer chaude et  turquoise.  

L’île de Sumbawa n’est pas du tout touristique, donc  pas d’agence,  pas de magasins de souvenirs, c’est l’authenticité.

Mais hélas, hélas, l’éducation quant à la préservation de la nature n’existe pas, c’est absolument affligeant.

Si à Bali des efforts sont faits en terme de traitement des déchets et une forme d’éducation de la population, à Sumbawa ça n’existe pas.

Des champs entiers de détritus de plastiques croupissent au soleil. Les nombreux  singes emportent  des sacs   et se régalent de leur contenu, et du coup  on voit des déchets partout.

Nous avons fait une très belle balade en foret pour y découvrir une magnifique cascade, Françoise a fait un peu de snorkeling, mais les fonds à cette endroit ne sont pas spectaculaires, quelques beaux coraux et des poissons assez banaux. Le marché de Maluk est sans prétention, on y trouve de tout, viande,

poissons, fruits et légumes et toutes les babioles  dont raffolent les enfants. En ce moment en Indonésie c’est la folie des boules accrochées à une ficelle que l’on tape l’une contre l’autre,  du coup on a toujours un concert  en cours.

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