Sumbawa Bésar

Nous quittons la côte ouest pour le nord de l’île. Bien qu’il soit difficile d’identifier le nord  à cause de la configuration de cette île qui est  toute tordue.

Nous avons choisi le taxi car avec un bus il nous aurait peut être  fallu 10 heures pour arriver à Sumbawa Besar, la deuxième ville de Sumbawa. Bima à l’est étant la capitale de la région.      

L’île de Sumbawa  est entrée tragiquement dans  l’histoire  en 1815. L’éruption du volcan Tombora qui culmine à 2850 mètres  a détruit toute l’île. Il y eut à l’époque des répercutions planétaires, ce qui en a fait une année sans soleil, dit on. Avant l’éruption il culminait à  4300 mètres. Ce serait le volcan le  plus meurtrier de l’histoire.

Sumbawa compte 1 500 000 habitants et Sumbawa Besar 52 000. Cette île est pauvre, on y cultive le haricot, le maïs, le riz. L’élevage des vaches et des chèvres est important.

Mais  depuis 2000 une mine d’or à ciel ouvert  est  opérationnelle et emploie plus de 8000 ouvriers, c’est certainement intéressant d’un point de vue économique mais pas écologique.

Sumbawa Besar est une ville sans intérêt. Les infrastructures hôtelières sont assez rares et souvent en mauvais état. On a eu de la chance en  choisissant notre hôtel qui est très bien, certes un peu excentré, mais nous avons un scooter donc pas de souci.

Le  grand marché du matin est très sympa, les gens voient tellement peu de touristes occidentaux, que  bien entendu on nous salue beaucoup et on nous demande d’où on vient. Une petite fille d’environ 7 ans, en voyant Françoise a eu peur, elle la regardait en reculant d’un air effrayé. On peut penser qu’elle n’avait jamais vu une femme blanche et en l’occurrence âgée aux cheveux gris. Les indonésiennes et le indonésiens se teignent les cheveux jusqu’à tard dans leur vie.

On constate que les étals de marchands n’ont pas beaucoup de fruits et légumes. On est très loin des beaux marchés vietnamiens ou Thaïlandais.

 Les gens sont extrêmement accueillants.  La plupart ne parle pas anglais et heureusement que nous avons notre traducteur Google, car lorsque nous sommes  dans la campagne, il est impossible de  se faire comprendre par les habitants.

Initialement en venant à Sumbawa Besar, il était prévu d’aller sur l’île de Moyo. Cette petite île paradisiaque est parait il, extraordinaire mais il n’est pas facile d’y accéder. Du coup en arrivant à l’hôtel nous avons pris un taxi pour aller jusqu’à l’embarcadère afin d’avoir des informations sur les horaires des traversées. On nous dit de revenir le lendemain matin pour 11 heures, un bateau partira.

Donc le lendemain nous étions à 9h30 au dit embarcadère sauf que……..on nous dit que le bateau ne partira qu’à 14 heures d’un autre embarcadère, car la mer est actuellement trop  mauvaise. OK, le taxi nous emmène  à l’autre port, et on nous dit d’attendre  14H. Ok, mais il n’y a pas de salle d’attente. On se colle à l’ombre sous un arbre assis sur des gros tuyaux et on attend. Pendant ce temps des ouvriers déchargent une camionnette et empilent le tout sur le bateau.

L’officier du port (c’est comme ça qu’il se présente) nous dit que si on veut, on peut partir en Hors bord mais que ça coûte cher. Effectivement c’est 20 fois plus cher qu’avec le bateau public, on décline cette proposition.

Bon on va attendre, quand vers 13H  on nous apprend que le bateau ne partira pas ce jour à cause d’une mauvaise météo, et qu’il faut revenir demain. Du coup, on décide d’annuler ce voyage et  de rester à Sumbawa Besar.

On appelle l’hôtel où nous avons dormi et on reprend 5 nuits.

Alain avait déjà réservé l’avion pour le 28 à Bali, on est donc coincés.

Qu’à cela ne tienne,  notre scooter nous permettra de découvrir la région.

La pauvreté est flagrante à la campagne et même en ville.

Nous avons appris que cette région  est spécialisée dans la fabrication des Ikats. Les Ikats sont une technique traditionnelle  de tissage de fils préalablement  teints. Les motifs se dévoilent  seulement au cours du processus  qui nécessite une mise en œuvre  longue et complexe.

Du coup, nous sommes partis dans un village, Poto, réputé pour le talent de  ses tisserandes.  Il nous aura fallu interroger des gens pour trouver le village et savoir où trouver une tisserande.

En fait il n’y a pas d’atelier à proprement parler. C’est chaque femme dans sa maison qui tisse.

Elles sont une centaine à faire ce travail appris dès le plus jeune âge

Une dame nous emmené chez l’une de ses copines qui, justement était au travail.

Elle tissait un magnifique Ikat avec fils d’or rajoutés.

Pour faire cette pièce il lui faudra un mois de travail  complet pour le faire et elle le vendra  2 millions de ruphias (soit 120 euros).

Evidemment ça fait peu pour vivre avec 120 euros par mois, alors elle a une petite rizière qui compense.

Sa maison est sur pilotis, TRES sobre. Elle a deux enfants.

Ce sont des gens riches qui lui achètent ses Ikats, destinés à  des cérémonies mais les ikats peuvent être utilisés pour la décoration des maisons.

Cette rencontre a été très chaleureuse.

La ville de Sumawa Besar, n’attire vraiment pas,  seul, l’ancien palais du sultan mérite la visite.

Cette édifice tout en bois construit en 1885, est aujourd’hui inoccupé. La visite serait intéressante si les descriptions n’étaient pas qu’en Indonésien.

Le quartier est assez plaisant,  certaines petites maisons sont coquettes. Lors de notre balade nous avons été accostés par des ouvriers qui montaient un chapiteau sur la rue, pour une fête. Ils ont souhaité que nous les photographiions, ce que nous avons fait. Du coup les gens chez qui ils travaillaient sont venus nous voir et nous ont proposé de boire un café et manger des pancakes.

Une jeune femme nous dit  que sa sœur se mariait mardi et qu’ils étaient en grands préparatifs. Effectivement, des tentures, des lumières des tapis des coussins etc …. Sont déjà installés.

Nous avons fait la connaissance de la future mariée qui a bien entendu, voulu des photos. Ses tantes nous ont habillés de beaux vêtements de cérémonie et nous n’avons pas coupé aux photos. Toute la famille est très accueillante, la future mariée nous a invités à son mariage mais hélas nous serons repartis pour Bali.

Bien entendu nous ne pouvions pas quitter Sumbava sans aller sur une plage. Il y en a beaucoup mais peu sont intéressantes, car très sales. Le plastique ici est un véritable fléau et  les gens n’ont aucune notion de la préservation de l’environnement. Il faut dire qu’ils sont préoccupés par leur quotidien et que l’avenir de la planète n’est pas franchement leur problème.

Le dernier jour de notre séjour à Sumbawa nous sommes retournés à  Kankana beach, nous sommes les seuls. Sauf qu’une heure plus tard, un énorme groupe d’Hindous est descendu du temple voisin pour une cérémonie, une de plus.

Sumbawa est a forte dominante  musulmane, les mosquées y sont innombrables, cependant  nous avons vu une toute petite église «  San Gregorio ». Le curé de cette paroisse ne doit pas être débordé par ses fidèles.

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3 Responses

  1. Quel dommage que vous n’ayez pas pu aller à cette petite ile de Moyo ! Mais peut être que cela vous a permit d’approfondir votre découverte des réalités économiques et sociales de Sumbawa. Bisous à vous deux !

  2. Très joli l’IKAT .Quand on voit le métier à tisser on comprend mieux qu’il faille du temps pour le tissage . C’est une misère le prix qu’elle en sort surtout que ce sont uniquement les gens riches qui peuvent l’acheter .
    Je vais en faire part à Edith qui serait en admiration devant la tisserande !
    De bien belles rencontres vous faites et faites profiter . Merci beaucoup .
    Bonne continuation . Bises .

  3. Vous compensez toujours les aléas par des rencontres chaleureuses et enrichissantes,et c’est ce qui importe. En effet vu la grandeur de cette plage vide ,on voit que les touristes sont absents! Les habitants se rappelleront longtemps de vous!