Puno

Il est 13 heures quand nous quittons la petite ville de Chivay, où nous avons passé un super séjour.

Nous sommes 6 personnes à prendre le minibus, autant dire que nous avons de la place. Nous avons un guide avec nous, ce qui est très agréable. Il est prévu de faire des pauses sur des sites intéressants.

Au début de la route, évidemment ça grimpe tout de suite, on enchaine les petits cols jusqu’à ce qu’on atteigne 4000 mètres, et la pluie qui commence à tomber. Le chauffeur est très prudent et se doute que la route est glissante. Nous sommes rassurés.

Nous voyons beaucoup de vigognes qui gambadent dans la pampa, les alpagas sont nombreux également, mais les lamas sont rares.

Après deux heures de route nous nous arrêtons à un point de vue magnifique, mais nous sommes dans les  nuages et nous ne voyons rien. On reprend la route, puis on s’arrête où nous avions déjà fait une halte lors de notre voyage d’Arequipa à Chivay.

Et aujourd’hui il fait un vent à « écorner les bœufs »  le froid est pénétrant, nous ne nous attarderons pas trop.

Puis la route continue, les camions sont nombreux ainsi que les minibus, en revanche peu de voitures particulières.

Nous faisons une troisième pause à 4400 mètres et là  aussi il fait très froid, mais le ciel  est dégagé et nous pouvons admirer ce paysage andin extraordinaire

Après 7 heures de route pour faire 300 kilomètres, nous arrivons à Puno sous une pluie battante. Le minibus nous dépose tout près de notre hôtel heureusement.

L’hôtel est très bien, placé à deux pas de la plaza de armas. Nous déposons nos affaires comme d’habitude et allons dîner dans la rue piétonne, près de la place. Puno est situé au bord du lac Titicaca, mais n’a rien d’intéressant. Notre objectif est la visite du lac et de ses environs.

Le premier jour, nous décidons d’aller sur la péninsule de Capachica, visiter le village de LLachon. On prend un colectivo (taxi collectif) assez tôt le matin et nous voilà partis pour une heure trente de route, sauf qu’à 40 kilomètres de Puno, on aperçoit des voitures et des minibus arrêtés près d’un pont. La route était coupée car deux rivières parallèles débordaient et provoquaient une super inondation. Pas question de passer selon la police. On descend donc du Colectivo et observons ce qui se passe. Les gens voulaient quand même passer et du coup ils quittaient leurs chaussures et passaient avec tout leur barda sur le dos sous le nez des flics complètement indifférents. Du coup notre programme était foutu. On revient donc à Puno et allons au port afin de voir ce que nous pourrions faire. Le gars de l’agence nous propose  d’aller à Sillustani. Il s’agit d’un site  où se trouvent des tombes pré inca et Inca. En même temps nous réservons notre bateau pour le lendemain car nous allons sur les Iles Uros, Taquile et Amantani  où nous dormirons dans une famille.

Et comme ça n’était pas notre bonne journée, nous avons eu une panne de bus et du attendre un bus de remplacement. Ensuite nous avons eu un orage d’enfer, et évidemment la visite a été plus ou moins écourtée.

Sillustani est donc un site funéraire incroyable, constitué de tombes en forme de tour appelées « Chullpa ». Elles ont été bâties  au 15 éme siècle, et  sont encore nombreuses en bon état, certaines contiennent encore les squelettes de hauts dignitaires Inca.

Au retour, nous nous arrêtons dans une toute petite ferme très jolie, ou le propriétaire nous expliquera ce qu’il cultive, notamment le quinoa, qui est l’une des bases de la cuisine Péruvienne ainsi que la pomme de terre. Plus de 3000 espèces sont répertoriées au Pérou. La femme du propriétaire tisse la laine de mouton et d’alpaga.  

Le lac Titicaca, est le plus grand lac d’altitude navigable du monde. Il mesure 190 kilomètres sur 80 kilomètres. Il est traversé par la frontière entre  la Bolivie et le Pérou. 25 rivières se jettent dedans.  41 Iles, dont quelques unes habitées.

Nous choisirons d’en visiter deux. Amantani et Taquile

Du coup, Par Tout Pérou, on réserve une nuit dans une famille. Nous irons chez Ivan et Flavia.

Nous partons donc  avec un guide et, hélas nous ne couperons pas aux iles Uros. Mais que sont les Uros ?

Les Uros sont des iles flottantes sur le Titicaca, autrefois habitées par les Uros. Ce peuple, pour échapper aux Colla et aux Incas ont dû se replier sur le lac et  construire ces îles composées de roseaux (le totora) qui poussent au bord du lac. Aujourd’hui l’ethnie des Uros n’existe plus, ce sont des Aymeras riverains du lac qui entretiennent cette culture.

En fait le bateau nous arrête sur une île et on nous raconte leur histoire, les femmes et les enfants  vendent leurs travaux d’artisanat. Le soir presque tout le monde quitte les Uros et rentrent dans leurs maison sur la rive  du lac ou dans la montagne.

On quitte l’île après en avoir fait le tour et nous dirigeons vers l’ile d’Amantani que nous atteindrons en 2 heures environ.

Nous sommes accueillis par Ivan et Kesly sa fille de 7 ans. Ils nous emmènent vers leur maison, mais ce que nous ne savions pas, c’est qu’ils habitent sur les hauteurs de l’île et que ça grimpe beaucoup.

Nous prenons possession de notre chambre très rustique, puis Ivan nous invite à déjeuner.

Flavia son épouse nous accueille chaleureusement. Elle nous sert une très bonne soupe au quinoa, (les péruviens en consomment beaucoup), puis un très bon plat de truite du lac, Ivan nous dit que les truites mesurent environ 80 cm à un 1m de longueur, et que le lac est très poissonneux. Nous avons des pommes de terre, carottes et haricots verre en légumes.

Puis Flavia  et Kelsy  nous ont accompagnés pour la découverte du village. Mais là encore ce fut assez difficile pour nous, nous avons capitulé au bout d’une demi heure tant la pente est raide. Elle a  bien compris notre problème en souriant et nous avons fait demi-tour.

Sur cette île vivent 10 communautés quechua. Nombreux ceux qui ne parlent pas espagnol, par exemple la maman de Flavia. Il n’y a pas de voiture bien sûr, ni chien, ce que les habitants sont fiers de dire.

La plaza de armas est toute mignonne avec son église au clocher déporté, sa petite mairie. Un centre de soins est ouvert de temps en temps,  une école primaire et un terrain de sport.

 Après un bon repos sur la terrasse de notre chambre nous avons entrepris de refaire une balade dans le village. Les gens vivent  tous quasiment en autarcie de la pêche de la culture de légumes et fruits, et de l’élevage de cochons, moutons et poules.

Pour le diner à 19 heures nous avons eu encore de la soupe au quinoa et légumes variés, et une omelette. A  19h30 nous étions couchés. Quatre couvertes en laine de mouton et alpaga, car pas de chauffage  au Pérou, et encore moins sur Amantani. Françoise avait emporté sa bouillote, Ivan lui a préparé avec de l’eau bien chaude.

Réveil à 6 heures, oui la nuit fut longue. Petit déjeuner à 6h30 pour un embarquement au port à 7h30.

Nous garderont un très bon souvenir de cette expérience.

Nous nous arrêtons ensuite sur l’île de Taquile.

Très sympa, le guide nous dit que nous allons faire le tour de l’île, OK, ça marche sauf que……. Le début est très raide, Françoise s’inquiète pour ses genoux, mais ouf ! Le guide nous rassure en disant que c’est le seul point critique de la balade.

En fin presque, nous marchons sur un chemin de pierre qui grimpe toujours un peu, Il est beau, réalisé en 2004. De là on peut admirer le lac à 360 °, c’est vraiment très chouette, et en plus le soleil  brille, l’eau du lac est d’un bleu pur.

Puis doucement, nous arrivons sur la plaza de armas, très mignonne où dansent un groupe folklorique. Le soleil brille et à 4000 mètres il est très violent ; nous nous installons pour boire un café. Taquile est inscrit au patrimoine de l’UNESCO pour ses tissages, nous en profitons pour visiter l’atelier.

Puis une heure et demie plus tard nous entamons la descente vers le port. Et comme nous avons beaucoup monté au départ il faut bien redescendre, et ce ne sont pas moins de 500 marches qui nous attendent. Oui, oui, c’est bien ça 500 marches.

Nous avons pris notre temps, et enfin nous avons atteint le port avec grand plaisir. Retour à Puno, un peu claqués quand même.

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5 Responses

  1. Super belle balade, périple, que d’aventure mais sécurisé malgré tout …..Attention aux genoux Françoise et le dos Alain le voyage n’est pas fini .. Bisous

  2. Bonjour les lochois péruviens

    Nous suivons votre voyage avec plaisir, nous voyons que le froid à ces altitudes est contraignant, Françoise qui est de nature frileuse retrouvera St Hippolyte en Côte d’Azur.
    Bisous Viviane et Olivier

    1. Bonjour Viviane et Olivier,
      merci pour votre commentaire. Pas du tout, je ne souffre pas vraiment du froid. Le jour il fait très bon et les nuits sont froides , mais je suis sous la couette .
      En revanche l’altitude provoque des essoufflements que nous gérons avec la feuille de coca.
      Bisous à vous deux

  3. J’ai fait également des photos de la petite ferme , c’est un décor inattendu et magique au milieu de nulle part . J’ai trouvé çà très beau .
    J’ai bien aimé les iles Uros où l’habitat est magnifique mais sachant que les habitants sont (très tôt) rongés par les rhumatismes puisqu’ils sont pieds nus sur la tourbe humide quotidiennement . C’est bien triste pour eux puisqu’ils sont là uniquement pour le « bisness » du tourisme ! Ceci dit c’est très beau ainsi que les embarcations .
    Merci pour les commentaires et belles photos que vous envoyez , je revis pleinement ce bel endroit .
    Bises et bonne continuation .

  4. Que d’aventures cette fois ci! Tout cela fera des souvenirs supplémentaires . Bravo pour votre endurance car il en faut!