Varanassi 1er jour

Varanassi (Bénares) 1 200 000 habitants

L’autre jour nous avons rencontré des français à Agra qui nous disaient que Vanarassi était une ville inouïe, mais je ne sais pas si ce qualificatif est suffisant, il faut vraiment vivre ici pour croire ce que l’on voit, je me frotte les yeux …………

C’est une vile surpeuplée. C’est sur les ghâts (escaliers qui conduisent au Gange)   que l’on prend toute la mesure de la spiritualité Hindoue. On y vit et beaucoup, mais on y  vient aussi pour  sa crémation (il y en a 200 par jour.Je suis bouleversée par ce que j’ai vu  aujourd’hui, peut être bien une dizaine de crémations simultanées, réalisées dans une cacophonie innommable, les enfants, les hommes, les femmes, les chèvres, les vaches, les chiens sont là, au bord du Gange. Les uns jouent, les autres font des incantations, cassent et pèsent le bois pour le bucher, d’autres plongent les corps dans le Gange avant de le poser sur le bucher, d’autres encore emportent les derniers morceaux de corps non calcinés dans le Gange. Pendant ce temps les hommes et les femmes, qui n’ont pas ce jour là de funérailles dans leur famille, parlent, tricotent, rient.

Lors de notre promenade, nous avons du faire de la place pour laisser passer un convoi  mortuaire dans  les très étroites rues de la vieille ville. Le corps est enveloppé dans un linceul blanc, recouvert de rubans  très colorés orange blanc jaune. Selon la richesse de la famille du défunt, le corps est plus ou moins décoré. Il est porté par 4 jeunes hommes hors caste  qui récitent de psaumes sur une civière faite de bâtons de bambou.

Si la famille est riche elle peut acheter du bois de santal pour la crémation (il faut  250 kg de bois pour une crémation) ou bien du bois ordinaire, mais si la famille n’a pas d’argent, le corps est « offert » au Gange, et il part à la dérive. La nature fera le reste.

Cette ville surpeuplée, grouille par ailleurs de vitalité, nous avons pu croiser à deux reprises un cortège lors d’une cérémonie religieuse. Une divinité dont je ne connais pas le nom, même si un Indien a tenté de m’expliquer ce que signifiait cette procession. Nous avons beaucoup ri en voyant et surtout en entendant la dite musique dont les décibels  n’avaient  rien à envier à un airbus qui décolle (je n’exagère pas). Et cette musique était réalisée grâce à un  groupe électrogène trainé  sur un chariot sans âge par de nombreux jeunes garçons. Au passage de ce cortège, les gens se signaient.

Vanarassi n’est qu’un paradoxe, dans les rues se côtoient quelques personnes richissimes et de pauvres hères sans maison, ni nourriture. Les enfants abandonnés sont nombreux, nous en avons croisés qui ne devaient pas avoir plus de 3 ans. Dur, dur pour le cœur……………

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