Revenons à la réalité

Deux mois déjà que nous sommes en Indonésie, et  franchement, un p’tit mois de plus, n’aurait été  que pur bonheur.

Nous louons une voiture avec chauffeur pour notre dernier voyage par la route.  D’Ampana à  Luwuk, 230km en 5 heures.  La route est comme à peu près toutes les routes de Sulawesi, sinueuse,  ça monte, ça descend et ça tourne toujours. Ce sont des   centaines d’hectares de cocoteraies plantées tantôt en bord mer tantôt sur les collines qui égaient notre voyage. En revanche  les nombreux troupeaux  de vaches nous étonnent, car nous n’en avions jamais vu beaucoup. Les bœufs tirent les charrettes chargées de noix de coco.

Il n’y a que très peu de trafic sur la route.  Les villages que nous traversons sont modestes, mais toujours très coquets. Le plus souvent les maisons sont en bois, couvertes de feuilles de palmes.

Nous nous sommes arrêtés boire un café dans un petit bistrot  construit sur la mer, le propriétaire nous a montré son petit trésor : il a  déplacé la table du resto, soulevé deux planches, et  juste au dessous, évoluent  deux grosses tortues et des poissons. Ils sont retenus par un grand filet si bien qu’il a un « aquarium » semi  naturel, astucieux, non ??

Le bistrot fait penser étrangement  « au Bagdad café », seul au bord de la route, et où il ne se passe rien.

Nous avons choisi de rejoindre Bali par avion, c’est pourquoi il fallait  prendre une voiture d’Ampana à Luwuk. Les liaisons aériennes ne sont pas évidentes, et il n’y a pas d’avion tous les jours, alors il  fallait  bien calculer notre coup, afin  de ne pas rater un voyage. Les liaisons maritimes ? Alors n’en parlons pas pour rejoindre Sulawesi à Bali. Il doit falloir une semaine environ.

Il est 4 heures ce matin,  petit déjeuner rapide à l’hôtel Rosalina de Luwuk, à l’extrême Est de Sulawesi. Nous prenons l’avion pour Macassar,  où nous ferons une escale d’une heure puis  direction Denpassar  à Bali.

 

En fait nous avons repensé  notre itinéraire  de retour. Initialement nous devions repartir de Jakarta, nos billets de retour étaient prévus ainsi,  mais Alain a étudié une autre possibilité bien plus sympa.

Nous avons donc pris un vol de Luwuk à Sulawesi pour Denpassar à Bali. Puis lundi 25, un vol pour Kuala Lumpur. Tous ces changements nous permettent de rester 2 jours pleins à Bali, et ne plus retourner à Java. Youpi, merci Alain.

OK, ça nous a coûté quelques euros supplémentaires, mais on  ne regrette pas

Luwuk, port de commerce, semble endormi,  mais on suppose cependant qu’il  y  a une grosse activité portuaire au vu des nombreux cargos qui sont dans le port. La ville n’est absolument pas touristique, mais pas du tout. Nous étions les seuls blanc, si bien que les « hello mister »  résonnaient dans les rues, et nous étions très sollicités pour les photos.

De retour à Bali, nous retrouvons  la civilisation, les voitures, motos, scooters, beaucoup de monde, nous n’avions plus l’habitude et ça ne nous manquait pas du tout.

Paradoxalement, à peine arrivés  à l’hôtel nous avons loué un scooter, c’est  plus facile pour se déplacer. Nous sommes allés visiter le temple d’Ulu Watu à l’extrême sud de la péninsule de Bukit. Ce temple est accroché en haut d’une falaise, il est  sacré pour les Hindous.

Hier soir, pour  calmer notre chagrin de quitter  l’Indonésie nous  avons dégusté un plateau de fruits de mer sur la plage : poisson grillé, palourdes, grosses crevettes, calamar, crabe, homard.  Les légumes : frites, liseron d’eau et bien entendu riz. Dessert : fruits tropicaux. La boisson ? Bintang, Ok, ce n’est pas terrible avec les fruits de mer, mais le vin est absolument hors de prix et  pas franchement bon, à moins d’accepter de payer 50 euros la bouteille.

Ces quatre grandes îles  que nous avons visitées en partie  et leurs petites voisines nous ont enchantés. Nous essayons de les  comparer mais c’est  impossible.

Toutefois nous avons eu quelques  grands coups de coeur.

  • Sulawesi sans nul doute, nous a  happé. Le pays Toraja est fascinant, et les îles Togians  EXCEPTIONNELLES .
  • Java, le volcan Khawa Ijien restera aussi quelque chose de très fort ; Volcan Bromo, Borobudur pour son imposant temple
  • Bali, ses temples et ses cérémonies extraordinaires.
  • Florès, son état encore sauvage et ses villages Bagda.

Bon, vous l’avez compris, l’Indonésie nous a conquis, et si l’année prochaine on  est en quête de destination, et si nous n’allions pas en Amérique latine, nous reviendrions  ici. Les Moluques, Kalimantan et Sumatra nous intéresseraient.

En attendant, nous remercions notre famille et  notre amie, d’avoir accepté, une année encore, de s’occuper de notre chatte. Sans eux il serait difficile de quitter la maison.

Merci à nos lecteurs qui nous ont laissé de nombreux commentaires, tant sur le blog que par mails.

Photos

SELAMAT  JALAN

La découverte de Bali continue

Aujourd’hui, il fait toujours très beau, nous partons vers  la vallée de Sédimen, l’une des plus belles régions de Bali. Le scooter est en pleine forme et nous également, seuls nos fessiers souffrent un peu. Les routes sont relativement bonnes, il faut néanmoins être vigilant. Les Balinais conduisent comme des dingues, normalement la conduite est à gauche, mais quand  ça les arrangent d’être à droite, ils n’hésitent pas, les sens interdits ? Ils ne savent pas  ce que cela veut dire. Heureusement qu’Alain est un « good driver » !!!

Cette région montagneuse est superbe, les cultures abondantes.

img_0764-largeNous nous arrêtons souvent pour admirer le paysage. Nous ne visiterons pas de monument  ce jour. Sur le chemin du retour, dans un village, nous apercevons beaucoup de monde et un service d’ordre. Nous garons le scooter et demandons  ce qui se passe à une dame. Elle nous dit qu’il y a un enterrement et que si on voulait y aller ça n’était pas un problème et que l’on pouvait faire des photos ; Sic !!!!!!

Nous nous dirigeons donc vers le temple où une foule est réunie, crie et chante de joie. Le cercueil est porté à bout de bras par de jeunes hommes, et le plus surprenant , est que derrière, une immense plateforme en bambou de 20 mètres carrés environ , chargée d’un autel multicolore à prédominance jaune est  portée  également par une trentaine de très jeunes hommes vêtus d’un sarong et d’un tee shirt à l’effigie du mort.img_0770-large L’objectif du truc est de secouer au maximum  la plate forme. Cette danse macabre est absolument épuisante pour les jeunes hommes qui feront un kilomètre  avant d’atteindre le cimetière. Alors pour éviter les malaises, deux camions citerne d’environ 10 000litres  d’eau  chacun  est projetée sur les hommes à l’aide de puissantes lances. C’est HALLUCINNANT.

Nous avons vus des jeunes hommes abandonner le cortège car vraiment épuisés par ce « sport » inhumain.


Pendant cette procession, les gens discutent grignotent, portent les offrandes sur la tête, bref  tout ceci est festif. On nous fait des hello : « do you come from ? Ah France !!!!!!!!!!

Arrivés au cimetière, le cercueil est vidé de son « contenu », le corps nu est lavé par de nombreuses personnes. Pendant ce temps, ça discute autour, les enfants achètent des ballons gonflés à l’hélium, les petits marchands ambulants vendent des boissons, des bricoles à manger. Un photographe professionnel engagé par la famille, photographie dans les plus petits détails cette cérémonie.

Une fois lavé, le corps est paré de fleurs, enveloppé dans un linceul blanc, puis empaqueté dans une sorte de panier de bambou, et  remis dans le cercueil. Simultanément d’autres personnes, mettent des offrandes  dans une grande boîte  et vraisemblablement  des objets ayant appartenus au mort. Après tout  ce cérémonial, le cercueil est conduit dans un petit hangar en bambou, et recouvert d’un genre de petite tente blanche.

Les gens sont  tous  dans le cimetière, continuent leur conversation sous un immense ficus, les enfants jouent avec leur jeux  électroniques. Bref, tout le monde est heureux. Le temps passant, nous souhaitions partir, alors, curieux de connaître la suite, nous avons demandé ce qui allait se passer ensuite. Eh bien le  cercueil repartira au temple, puis reviendra pour y être enterré et enfin sera brulé quand il y aura plusieurs  de morts, On regroupe les crémations car  cela coûte très cher aux familles. Surprenant, non, cette culture ?????????

Pour les Hindouistes, la mort physique n’est pas une fin en soi.

 

Nous sommes donc rentrés, ravis d’avoir découvert fortuitement  cette cérémonie funéraire.

Après un bon petit dîner, dans un warung, avec une connexion INTERNET super, nous sommes repartis à la campagne pour la fin de la cérémonie (celle que nous avions vue la veille dans un temple) Vous suivez encore ?? Bravo !

Là, Gusti nous attendait, il nous a installé aux premières loges dans le temple, et avons pu observer les rituels.

Dans une autre cour du temple, l’orchestre s’est mis à jouer,  quand tout à coup un cortège important est arrivé, avec  le « Dieu » représenté par un humain. Il est effrayant,  immense, poilu et très coloré. Il arrivait d’un autre temple près du cimetière, à un kilomètre environ.

img_0845-largePuis, les danses ont commencé. Ce sont environ 50 enfants costumés et maquillés  comme nous n’avions jamais vus.

Les petites filles de 7 ou 8 ans nous ont offert une prestation inégalable en termes de perfection, puis ce sont les garçons qui ont dansé et ainsi de suite.

Nous sommes rentrés à minuit, heureux d’avoir découvert   une fête en plein cœur de village. C’est vraiment une chance car cette fête ne se produit que 2 fois par an.

Bali, c’est fini, nous repartons demain pour Lombok, une île voisine dans les petites îles de la sonde.

Photos

Les environs d’Ubud

Nous avons loué un  scooter pour 3 jours, ainsi dès ce matin nous prenons la direction de Tampaksiring, en montagne.

Au départ le trafic est important dans Ubud, mais après quelques kilomètres ça devient moins intense. Nous traversons un village où se déroule une cérémonie au temple, nous nous arrêtons et demandons ce qui se passe. Un homme nous dit qu’il y a une fête pendant 3 jours et que si on le souhaite, nous pouvons revenir le soir. Ok, nous retenons, nous reviendrons donc  au retour de la balade.

img_0676-largeNous continuons  notre chemin, et arrivons à Tampaksiring. Un  site magnifique  « le Gunnung  Kawi »  construit dans un canyon. Ce site est le plus ancien de Bali. Puis, c’est vers Tirta Empul que nous nous dirigeons, il s’agit de sources sacrées  découvertes en 962 et auxquelles on attribue  des pouvoirs magiques. Juste à côté, le  Pura  Tirta Empul (Pura en Bahasa Indonésien : temple). Une fois de plus, nous constatons  la ferveur des ces hindous. En revanche ils ne pratiquent pas le même hindouisme qu’en Inde. Ils reconnaissent Shiva, Brahma et  Vishnou, et ils ont pour Dieu suprême, Sanghyang Widi.

Comme nous n’en avions pas assez, nous sommes arrêtés  à Goa Gajah,  la grotte de l’éléphant, qui daterait du XIème siècle. Ce site est sympa car calme et les bas reliefs sont saisissants.

Et pour finir la journée nous retournons au temple où se déroule la cérémonie. Nous faisons la connaissance de Gusti,  un homme jeune qui nous explique que la cérémonie du jour n’est pas très intéressante pour nous mais qu’il serait bien de revenir demain. Bon, on prend note.

Il nous propose de nous emmener voir une autre partie de la cérémonie ailleurs.

Dans un village il n’y a pas moins de trois temples, alors nous allons vers celui qui est près du cimetière.

Oui, bien que les Hindous de Bali soient incinérés, ils ont un cimetière. Les crémations coûtent très chers, alors ils se groupent pour les incinérations. Alors quand une personne meurt, on l’enterre après un cérémonial, puis, quand il y a  eu plusieurs morts, on les exhument et on organise la crémation.

Gusti est très sympa, il nous propose de visiter sa maison.

Quelle ne fut pas notre surprise, quand nous sommes entrés. Il s’agit d’un micro village où vit toute la famille élargie (grands parents, fils et belles filles et les petits enfants). Chaque cellule familiale a sa cuisine, sa chambre sa terrasse, son coin toilette. Et  bien entendu il y a le temple, très grand pour cette famille. Pour ceux qui connaissent la chapelle du Liget, c’est équivalent.

Nous avons passé encore une super journée très ensoleillée, Depuis notre arrivée à Ubud, nous n’avons pas eu une goutte de pluie.

Photos